Président de l’Institut Européen d’Ecologie
Secrétaire général du CRIIGEN
Président de la FEREEPAS
Président d’honneur de la Société Française d’Ethnopharmacologie (SFE)
Prof. honoraire de l’Université Paul-Verlaine (Metz)
Membre du Comité Scientifique de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse
Membre du Comité 21
Ambassadeur bénévole de l’environnement de l’UE
Parrain du groupe Ecologgia
Profil
Décédé le 23 décembre 2015, Jean-Marie Pelt a été une figure bien connue du grand public, apparaissant comme quelqu’un de modéré et très sympathique, loin des propos des militants écologistes radicaux. Pourtant, l’idéologie de l’écolo-botaniste lorrain s’inscrit dans l’écologisme conservateur tel qu’il a, par exemple, toujours été défendu par son ami, feu Teddy Goldsmith, fondateur de la revue L’Ecologiste. Jean-Marie Pelt défend en effet l’idée d’une société postindustrielle avec un fort «enracinement régional», pour que les hommes retrouvent «leur identité en réaction contre l’uniformisation et le nivellement universel. La région est le cadre naturel et séculaire du terroir, riche de son passé, de ses valeurs, de ses traditions.» Il regrette donc que la société industrielle ait détruit la communauté enracinée dans le territoire, déplorant en particulier que «le développement des moyens de transport et de communication a favorisé le brassage des groupes sociaux, des races, des ethnies, soit directement par le tourisme, l’immigration, les voyages, soit indirectement par l’intermédiaire des médias». Ce brassage l’inquiète, pensant qu’il aboutit à «un abâtardissement général des mœurs et des cultures, une sorte d’uniformisation et de nivellement par le bas, une perte d’identité et de personnalité, enfin un laxisme culturel et moral.» Il est aussi convaincu par les thèses malthusiennes et lie donc la crise écologique à la surpopulation, l’industrie et la science : «La crise écologique, fille de la crise démographique, est née de l’ère industrielle, et des miracles de la science». Il ajoute : «La surpopulation résulte du progrès technologique et médical qui agit sur les populations pauvres en les multipliant (…). (…) Ce progrès entrave les processus cruels et immémoriaux de régulation naturelle fondés sur des taux de natalité et de mortalité élevé.»
La foi chrétienne de Jean-Marie Pelt nourrit également son idéologie écologiste et fait régulièrement appel à des images bibliques pour parler de «l’apocalypse écologique». Ainsi, il fustige «notre société planétaire : un univers dont les œuvres, depuis le XIXème siècle et l’extension de l’industrialisation, ne sont plus à l’échelle humaine ; un changement d’échelle qu’Israël refuse, où elle voit les prémices de la perversion et le signe annonciateur de la destruction». Il conclut alors que «l’apocalypse, déjà, se profile à l’horizon», tout en reconnaissant que Dieu seul sait «quelle forme revêtira le dragon ou la bête à l’époque des accomplissements ultimes».
Enfin, il côtoie certains milieux ésotériques. Il a par exemple présidé pendant plus de vingt ans la Fondation Denis Guichard, proche d’Invitation à la Vie, un groupe pratiquant des thérapeuties par «harmonisation» et «vibration». Cette fondation a par ailleurs cofinancé une douzaine d’études du CRIIGEN. Jean-Marie Pelt cautionne également la «génodique» de Joël Sternheimer, des travaux controversés selon lesquels certaines musiques permettent de stimuler ou inhiber la croissance des plantes.
Parcours
Né le 24 octobre 1933 à Rodemack en Lorraine, pharmacien agrégé, Jean-Marie Pelt est un botaniste-écologiste-toxicologue français. Il est professeur de biologie végétale et de cryptogamie à la Faculté de Pharmacie de Nancy jusqu’en 1978 et enseigne, par la suite, la botanique et la physiologie végétale à la Faculté des Sciences de l’université de Metz. En 1956, il rencontre Robert Schuman, l’un des pères de la construction européenne, avec qui il se lie d’amitié. La même année, il rejoint le Mouvement républicain populaire (MRP) et prend en charge la responsabilité des jeunes au sein de la fédération mosellane du parti. En 1963, il fait la connaissance de Jean-Marie Rausch, futur député-maire de Metz. Jean-Marie Pelt fonde en 1970 à Metz l’Institut européen d’écologie. En décembre 1970, il accepte d’être sur la liste de Jean-Marie Rausch pour les élections municipales. Elu adjoint au maire, Jean-Marie Pelt a été l’initiateur d’une grande partie de l’urbanisme de Metz des années 70. De nombreuses missions scientifiques à l’étranger (Afghanistan, Togo, Dahomay, Côte d’Ivoire, Maroc, etc.) l’amènent également à s’intéresser aux pharmacopées traditionnelles de ces pays. En 1975, il participe à la création d’Ecoropa avec Teddy Goldsmith, Armand Petitjean, Edouard Kressman, Alain Hervé, un groupe informel de responsables écologistes européens. En 1982 et en 1986, il réalise une série documentaire intitulée «L’aventure des plantes» et diffusée sur TF1. En 1984, il devient le président de la Fondation Denis Guichard, tout nouvellement créée sous l’égide de La Fondation de France, et qui soutient, par des prix ou des subventions, des personnes ou des actions visant à «approfondir et valoriser la connaissance de la nature et de la vie, afin de mieux les respecter». En 1996, alerté par Etienne Vernet, responsable d’Ecoropa, Jean-Marie Pelt lance un appel de scientifiques contre les OGM. En 1999, il devient secrétaire général du CRIIGEN. Pendant l’élection présidentielle de 2007, il s’est montré proche de François Bayrou. Il a aussi fait partie des groupes du Grenelle de l’environnement concernant la biodiversité et concernant les OGM. En septembre 2010, il remplace provisoirement Corinne Lepage à la tête du CRIIGEN, le temps nécessaire pour que celle-ci achève son travail de «rapporteure au Parlement Européen pour la modification de la directive européenne 2001/18 sur les OGM disséminés dans l’environnement».
Outre ses livres et ses chroniques dans divers magazines, il a animé (et anime encore) des émissions de radio qui ont contribué à le rendre populaire, parmi lesquelles on peut mentionner ses chroniques sur France Inter dans les émissions Chassé croisé (entre 200 et 2002) et CO2 mon amour (depuis septembre 2002).
Il a reçu différentes distinctions : Chevalier et Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques, Chevalier et Officier dans l’Ordre National du Mérite, Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur (avril 1995), Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur (octobre 2005).
Il est mort le 23 décembre 2015 à Metz.
Bibliographie
- Les Médicaments, éd. Le Seuil, 1969
- Évolution et sexualité des plantes éd. Horizons de France, 1970
- L’homme re-naturé, éd. Le Seuil, 1977
- Les Plantes : amours et civilisations végétales, éd. Fayard, 1980
- La Médecine par les plantes, éd. Fayard 1981, 1986
- La Prodigieuse aventures des plantes, éd. Fayard 1981
- Drogues et plantes magiques (Les Drogues, leur histoire, leurs effets – 1971, revu en 1980 puis renommé), éd. Fayard, 1983
- La Vie sociale des plantes, éd. Fayard, 1984
- Mes plus belles histoires de plantes, éd. Le Seuil 1986
- Fleurs, fêtes et saisons, éd. Fayard, 1986
- Le piéton de Metz (avec Christian Legay), éd. Serpenoise 1988
- Le Tour du monde d’un écologiste, éd. Fayard 1990
- Au fond de mon jardin, éd. Fayard 1992
- L’enfant du possible, Albin Michel, 1992
- Des légumes, éd. Fayard 1993
- Le monde des plantes, collection Petit Point,éd. Seuil 1993
- Une leçon de nature, éd. l’Esprit du temps, diffusion PUF, 1993
- Des fruits, éd. Fayard 1994
- Dieu de l’univers, science et foi, éd. Fayard 1995
- Paroles de nature, Albin Michel 1995
- Les Langages secrets de la nature, éd. Fayard 1996
- De l’univers à l’être, éd. Fayard 1996
- Les Plantes en péril, éd. Fayard 1997
- Le Jardin de l’âme, éd. Fayard 1998
- La Plus belle histoire des plantes (avec M. Mazoyer, Théodore Monod et J. Giradon, Le Seuil 1999
- La Cannelle et le panda, éd. Fayard 1999
- La Terre en héritage, éd. Fayard 2000
- Variations sur les fêtes et les saisons, éd. Le Pommier 2000
- À l’écoute des arbres, éd. Albin Michel 2000
- La Vie est mon jardin, éd. Alice, Belgique 2000
- Les Nouveaux remèdes naturels, éd. Fayard 2001
- Les Épices, éd. Fayard 2002
- L’Avenir droit dans les yeux, éd. Fayard 2002
- La Loi de la jungle, éd. Fayard 2003
- La Solidarité chez les plantes, les animaux, les humains, éd. Fayard 2004
- Les vertus des plantes, photographies de Peter Lippmann, éd. Chêne 2004
- Le Nouveau tour du monde d’un écologiste, éd. Fayard 2005
- Ces plantes que l’on mange, éd. Chêne 2006
- Après nous le déluge ?, avec Gilles-Éric Séralini, éd. Flammarion/Fayard 2006
- Écologie et spiritualité, collectif, Albin Michel, 2006
- C’est vert et ça marche, avec la collaboration de Franck Steffan, éd. Fayard 2007
- La beauté des fleurs et des plantes décoratives, éd. Chêne 2007
- Nature et Spiritualité, éd. Fayard 2008
- Le monde s’est-il créé tout seul ?, éd. Albin Michel 2008 (avec Albert Jacquard, Trinh Xuan Thuan, Ilya Prigogine et Joël De Rosnay)
- Consommer moins, consommer mieux, Autrement2009
- La raison du plus faible, avec la collaboration de Franck Steffan, éd. Fayard, 2009
- Herbier de fleurs sauvages, Chêne, 2009
- Petite histoire des plantes : Carnet de bord d’un botaniste engagé, 1 livre – 6 CD, éd. Carnets Nord, 2009
- Les dons précieux de la nature, éd. Fayard, 2010
- Les voies du bonheur, éd. de la Martinière, 2010
- Quelle écologie pour demain ?, L’esprit du temps, 2010
- L’écologie pour tous, éd. du Jubilé, 2010
- L’Evolution vue par un Botaniste, éd. Fayard, 2011
- Heureux les simples, Flammarion, 2011
- Cessons de tuer la terre pour nourrir l’homme !, éd. Fayard, 2012
- Carnets de voyage d’un botaniste, avec Franck Steffan, éd. Fayard, 2013
- Le monde a-t-il un sens ?, avec Pierre Rabhi, Fayard, 2014
- L’âme de la nature, avec Paul Couturiau, Genèse Edition, 2015
- C’est quoi l’écologie, Editions de l’Aube, 2015
- Manifeste pour la beauté du monde, avec Soeur Marie Keyrouz, Cherche Midi, 2015