Président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC)
Président de l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI)
Président de la Société Française de Médecine Environnementale (ISDE-France)
Membre du conseil scientifique de l’European Academy for environmental Medicine
Médecin à la Clinique Alleray-Labrouste
Profil
La conversion écologiste de Dominique Belpomme est très récente et certains le soupçonnent même d’opportunisme. Il a défrayé la chronique en prétendant que les maladies d’aujourd’hui «ne sont plus des maladies naturelles d’hier. Elles sont toutes, ou presque, artificielles». Il explique que les maladies comme le cancer ou le diabète sont majoritairement causées non pas par notre mode de vie, mais par la pollution.
Depuis 2008, il s’est spécialisé sur les questions de «pollution électromagnétique», se targuant d’avoir «vu le plus grand nombre de malades (électrosensibles) dans le monde». Dans ce contexte, Dominique Belpomme se voit viser par une plainte déposée en mars 2017 par le Conseil national de l’ordre des médecins pour d’éventuels manquements à la déontologie. Il aurait notamment rédigé des certificats médicaux abusifs mentionnant un «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques».
De façon plus générale, il prône un réformisme écologiste et a exprimé par le passé son admiration pour Jacques Chirac. Plus récemment, on l’a vu côtoyer Ségolène Royal et soutenir, pour les régionales de 2010, la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian en Bretagne. Cependant, il est surtout proche de Corinne Lepage dont il a soutenu la candidature à la présidentielle de 2012. En 2010, il était même devenu responsable national du projet Santé-Environnement à Cap 21, le parti de l’ancienne ministre de l’Environnement. Par ailleurs, il n’hésite pas à intervenir dans les médias de la réacosphère, comme Radio Courtoisie ou a web-télé TV Libertés.
Dominique Belpomme utilise un discours très anxiogène et catastrophiste, reprenant les arguments des écologistes radicaux. Ainsi, il explique qu’«annoncer le risque d’une disparition humaine n’est pas une mince affaire ! On peut être taxé d’alarmisme et, à l’époque, certains détracteurs ne s’en sont pas privés». Il dénonce par ailleurs «l’imposture du développement durable» et qualifie la croissance économique de «cancer». Pour lui, «qu’il y ait décroissance économique ou non, la décroissance des quantités produites est incontournable. Et c’est là l’essentiel.» En revanche, il est favorable au nucléaire, jugé indispensable face au réchauffement climatique, et défend l’allopathie et la vaccination, en porte-à-faux sur ces sujets avec une partie de son public écologiste.
Dominique Belpomme est aussi connu pour ses propos excessifs, approximatifs voire erronés. Par exemple, il «accuse les opposants au principe de précaution d’être complices de génocide et de crime contre l’humanité». Il ajoute : «Puisque les politiques n’ont pas compris, il faut passer à la morale et au droit. Mon but est de faire reconnaître par la Cour pénale internationale la pollution et la destruction de la nature comme crimes de santé publique.» Il lui arrive aussi de confondre le nombre de personnes atteintes d’un cancer avec celui de personnes mourant d’un cancer. Il affirme régulièrement que «le bio est indispensable car il ne contient ni pesticide, ni additif alimentaire», ce qui est faux puisque l’agriculture bio autorise plusieurs centaines de pesticides différents et une cinquantaine d’additifs.
Avec l’arrivée d’associations comme le Réseau Environnement Santé occupant le même créneau de la santé environnementale, Dominique Belpomme cible désormais davantage les membres de la profession médicale, ce qui lui permet aussi d’atténuer son image militante. Dans le même esprit, et avec l’ambition de mener un lobbying à l’échelon européen, Dominique Belpomme est devenu le représentant en France de l’International Society of Doctors for Environment et préside l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI), qu’il a fondé en juillet 2011 à Bruxelles.
Parcours
Né le 14 mars 1943 à Rouen, médecin cancérologue, il est président et fondateur de l’ARTAC en 1984, avec comme but, au départ, «de promouvoir et de développer des recherches originales en cancérologie». Il a notamment travaillé en partenariat avec l’industrie pharmaceutique, dans le développement clinique et pharmacologique de certains médicaments anticancéreux. Il a exercé en tant que médecin cancérologue à l’Hôpital Bichat et a été chef de l’unité d’oncologie médicale à l’Hôpital Boucicaut, avant d’exercer à l’Hôpital Européen Georges Pompidou et, depuis septembre 2009, il a une consultation deux jours par semaine en oncologie et en médecine environnementale à la Clinique Alleray-Labrouste. En 2002, Dominique Belpomme décide de «rejoindre les écologistes» et oriente désormais ses travaux principalement sur les causes environnementales des maladies, dont le cancer. Il prend alors contact avec François Veillerette du MDRGF qui l’introduit dans les milieux écologistes. Une collaboration étroite s’instaure alors entre les deux hommes, l’ARTAC hébergeant même quelque temps l’association de François Veillerette. En 2003, Thierry Jaccaud ouvre les colonnes de L’Ecologiste au professeur Belpomme. La première médiatisation de ce dernier intervient en janvier 2004 quand il est entendu lors du procès de Saint-Gaudens dans l’affaire du Régent. Le mois suivant, il sort son livre catastrophiste intitulé Ces maladies créées par l’homme, écrit en collaboration avec Bernard Pascuito, auteur de biographies de Dalida, John McEnroe, Coluche, Gainsbourg, etc. Le livre est tiré à 26.000 exemplaires et connaît un succès médiatique. En mai 2004, dans la même dynamique, il organise un colloque sur le thème «Cancer, environnement et société», à l’Unesco, avec l’aide importante du MDRGF et l’équipe de L’Ecologiste. A l’issue de cet événement, l’Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers mortels de la pollution, est présenté. La présence de Corinne Lepage, de Nicolas Hulot, du professeur Luc Montagnier et du professeur Lucien Israël permet une forte médiatisation de cet appel du professeur Belpomme. En 2006, un deuxième colloque est organisé sur le thème «Environnement et santé durable: une expertise internationale». En septembre 2007, il fait la une du Parisien en dénonçant le «désastre sanitaire» aux Antilles causé par le chlordécone. A partir de 2008, il décide de se concentrer également sur les problèmes d’électrosensibilité et collabore, à ce sujet, avec des associations comme le CRIIREM et Robin des Toits. En 2010, il affirme avoir décrit le «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques» du point de vue clinique et biologique. En avril 2011, il organise le Troisième colloque de l’Appel de Paris sur le thème de la santé des enfants. Dominique Belpomme ambitionne d’être un acteur de lobbying européen, en créant, avec notamment Corinne Lepage, une sorte d’ARTAC européenne – l’European Cancer and Environment Research Institute (ECERI) – en juillet 2011 à Bruxelles. Dans la même dynamique, en septembre 2011, il crée et préside la Société Française de Médecine Environnementale, la branche française de l’International Society of Doctors for Environment. En novembre 2014, il organise le Quatrième colloque de l’Appel de Paris sur le thème «Faire reconnaître les atteintes à la santé et à l’environnement comme crime contre l’humanité». Il explique : «Puisque les politiques n’ont pas compris, il faut passer à la morale et au droit. Mon but est de faire reconnaître par la Cour pénale internationale la pollution et la destruction de la nature comme crimes de santé publique.» En mai 2015, il organise à Bruxelles le Cinquième colloque de l’Appel de Paris sur le thème «Intolérances environnementales idiopathiques: quel rôle pour les champs électromagnétiques et les produits chimiques multiples ?».
En mars 2017, Dominique Belpomme est l’objet d’une plainte déposée en mars 2017 par le Conseil national de l’ordre des médecins pour d’éventuels manquements à la déontologie. Il aurait notamment rédigé des certificats médicaux abusifs mentionnant un «syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques» et aurait utilisé des examens médicaux dont l’efficacité n’est pas scientifiquement prouvée. En avril 2017, il a participé à la conférence «Écologie & Santé : usage de la chimie phytosanitaire et ses risques sur l’homme, l’eau et la biodiversité» organisée par l’Institut européen d’écologie.
Bibliographie
- Les grands défis de la politique de santé en France et en Europe, Ed. Librairie de Médicis, 2003
- Ces maladies créées par l’homme, Albin Michel, 2004
- Guérir du cancer ou s’en protéger, Fayard, 2005
- Avant qu’il ne soit trop tard, Fayard, 2007
- La véritable cause des maladies, Les liens qui libèrent, 2016