Arnaud Apoteker

Coprésident de la Maison des lanceurs d’alerte
Administrateur de Justice Pesticides
Administrateur du CRIIGEN
Administrateur d’Inf’OGM
Administrateur de Sciences Citoyennes
Administrateur de l’ENSSER
Consultant OGM

Profil

Aujourd’hui consultant et administrateur de l’association Justice Pesticides, Arnaud Apoteker a longtemps été responsable de la campagne OGM pour Greenpeace France. Doté d’une formation scientifique, il a été l’un des acteurs clés pour obtenir l’interdiction de la culture des OGM en France en 2008. Entre mai 2011 et mars 2015, il a mené cette bataille à l’échelle européenne pour le compte du Groupe Les Verts/ALE au Parlement européen avant de rejoindre le CRIIGEN en 2015. Intervenant ponctuellement dans des conférences et dans les médias, Arnaud Apoteker a aussi été le coordinateur général du Tribunal International Monsanto qui a eu lieu en octobre 2016.
Favorable à l’interdiction de la culture et l’importation d’OGM, il a cependant toujours adopté une approche plutôt pragmatique en exigeant des mesures restrictives et de transparence censées freiner le développement des plantes transgéniques. Cette approche pragmatique est illustrée par les échanges qu’il a eus avec le géant de la distribution Carrefour dans leur opposition commune aux OGM. Arnaud Apoteker raconte : «Lorsque Carrefour a mis au point sa filière sur l’alimentation animale, nous avons publiquement salué sa démarche. (…) Nous avons eu des échanges d’informations détaillées, simplement parce que nous avons la chance d’être une organisation internationale et de très bien connaître les processus politiques. (…) Ce que faisait Carrefour aidait la campagne de Greenpeace, et ce que faisait Greenpeace, évidemment, aidait sans doute le travail de Carrefour, y compris pour la recherche de fournisseurs et d’autres opérateurs.»
Arnaud Apoteker sort rarement du débat sur les pesticides ou encore sur les OGM qu’il considère comme le «dernier avatar» de l’agriculture industrielle. Même s’il n’a jamais appelé à faucher les OGM, il rappelle que «Greenpeace est tout à fait solidaire des Faucheurs Volontaires» et lui-même a déjà participé à des actions organisées par les Faucheurs Volontaires d’OGM. Concernant le glyphosate, il déclare : «Les herbicides c’est comme des drogues, une fois qu’on l’a utilisé c’est très difficile de s’en passer. Et aujourd’hui, c’est plus facile quand on a de mauvaises herbes de passer des herbicides que la binette.» Il défend une interdiction rapide de cet herbicide, tout en expliquant qu’il va «sans doute y avoir un coup économique pour deux raisons : parce que le Roundup est moins cher et les agriculteurs ne savent plus faire sans. Cela risque donc de faire augmenter les prix de la production agricole. Mais la solution serait d’aller très vite et de compenser les pertes des revenues des agriculteurs à qui on imposerait l’arrêt de l’utilisation du Roundup».
Arnaud Apoteker se laisse peu entraîner sur les questions idéologiques et reste en général discret et flou sur sa vision du monde écologiste. Toutefois, il rejette publiquement la société de croissance et affirmant qu’«aujourd’hui, l’agriculture est devenue l’activité humaine sans doute la plus polluante.» Pour lui, «tout le commerce doit être équitable tout comme le bio doit devenir l’agriculture dominante», rappelant que «faute de moyens, neuf agriculteurs du monde sur dix sont déjà en train de produire bio». Il plaide aussi pour un changement dans les habitudes de consommation : «Nous aurons toujours besoin de tomates, mais pas de tomates en hiver, pas de tomates transportées sur des milliers de kilomètres. Impossible de supporter la poursuite de cette tendance.» Il dénonce régulièrement l’Etat qui «ne va pas au bout de ses positions et cède aux lobbies».

Parcours

Il découvre l’environnement en 1972 par la lecture du rapport du Club de Rome Halte à la croissance. Après avoir obtenu son bac en 1973, il choisit, à l’université Paris-VII, la discipline des «études du milieu». En 1974, il participe à la campagne présidentielle de René Dumont, le premier candidat écologiste. Il obtient maîtrise et DEA, puis, en 1981, il soutient une thèse de 3e cycle sur «l’influence de l’élévation de la température sur les réactions de biodégradation». Doté d’une bourse de recherche, il part à l’université d’Arizona faire un post-doc jusqu’en 1983. En 1985, il a ensuite travaillé quelques années en collaboration avec l’ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique outre-mer) à La Paz (Bolivie), d’abord comme attaché de recherche puis comme consultant et enfin régisseur. Entre 1987 et 1989, il a aussi été consultant pour l’agence de tourisme TAWA à La Paz.
De retour en France en 1989, il travaille pendant un an à InterEditions avant de devenir, en 1990, chargé de mission de Greenpeace France sur les toxiques, en particulier sur les pesticides. A partir de 1996, il devient responsable de la campagne contre les OGM de Greenpeace France. Il est administrateur d’Inf’OGM depuis sa création en 1999 jusqu’en 2011. En 2000, il est fait chevalier de l’Ordre National du Mérite. En avril 2006, il s’introduit, avec des Faucheurs volontaires et des militants de la Confédération paysanne, dans l’un des sites de production et de stockage de semences de Monsanto à Trèbes (Aude). Lors du Grenelle de l’environnement, il a fait partie du groupe sur l’agriculture et de l’inter-groupe sur les OGM. De 2009 à 2011, il représente Greenpeace au comité économique, éthique et social du Haut Conseil des biotechnologies. En mai 2011, il quitte Greenpeace pour rejoindre le Groupe parlementaire Les Verts/ALE au Parlement européen, dont il devient le responsable de la campagne OGM jusqu’en mars 2015. Depuis 2012, il fait aussi partie de l’ENSSER (European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility), une organisation de scientifiques européens militant contre les OGM. Il en devient administrateur en octobre 2018. En juillet 2015, il rejoint le conseil d’administration du CRIIGEN et, au même moment, se met à son compte comme consultant. En décembre 2015, il devient le coordinateur général du Tribunal International Monsanto qui a eu lieu en octobre 2016 à La Haye (Pays-Bas). Sous l’impulsion de Corinne Lepage, il participe en septembre 2017 à la création de l’association Justice Pesticides, dont il est le délégué général jusqu’en 2022, qui a «pour objet de mettre à la disposition de tous, et en particulier des victimes des pesticides, quelles qu’elles soient (…) l’ensemble des affaires juridiques qui ont trait aux pesticides dans le monde sur un site internet collaboratif».

Bibliographie

  • Du poisson dans les fraises. Notre alimentation manipulée, La Découverte, 1999.
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