Revendiquant 25.934 adhérents en 2020 et présidé par l’ancienne directrice de la rédaction de 60 Millions de Consommateurs, APE se donne comme rôle principal de fédérer des associations autour de campagnes consistant à diffuser des dépliants de propagande, à envoyer des cartes postales «pétitions» ciblant les responsables politiques et économiques concernés. Depuis sa création, APE a lancé une quarantaine de campagnes de lobbying sur des thèmes multiples : nanoparticules, OGM, 4×4, agro-carburants, pollution lumineuse, déchets ménagers, pesticides, 5G, nucléaire, chasse, etc. Depuis quelques années, l’association semble privilégier des campagnes électroniques (notamment des pétitions en ligne), s’appuyant sur un réseau de près de 500.000 contacts. En 2016, APE n’hésite pas, par exemple, à stigmatiser sur les réseaux sociaux, via un trombinoscope, les sénateurs qui ont rejeté le principe d’une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes et qualifiés de «sénaTUEURS d’abeilles».
Appelant à une «décroissance nécessaire», APE a adopté une attitude critique vis-à-vis du Grenelle de l’environnement, tout en collaborant étroitement avec des associations fortement impliquées dans le processus de négociation. Depuis, APE a participé aux concertations sur le bilan de santé de la PAC ainsi qu’au Grenelle des ondes. Dénonçant les «grands projets inutiles et imposés», l’association voit dans les «zadistes» une «nouvelle forme d’engagements (qui) s’exprime de plus en plus bruyamment». APE estime que «les associations de protection de l’environnement ne peuvent être en reste», n’hésitant pas à les critiquer : «Enfermées dans un tête-à-tête stérile, elles en ont oublié le sens profond de l’engagement. Les causeries expertes ont un peu facilement négligé l’ingratitude du travail militant.» APE ajoute : «La détermination et la radicalité qui s’expriment localement et globalement nous obligent à redéfinir notre stratégie afin d’articuler le nécessaire dialogue avec les décideurs sans renoncer à l’exigence écologique.» Impliquée contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’association a apporté son soutien à divers acteurs locaux opposés par exemple au Grand contournement ouest de Strasbourg ou encore contre un «projet de ferme usine envisageant de rassembler près de 4000 bovins».
APE est aussi en pointe dans le lobbying institutionnel, organisant par exemple des colloques à l’Assemblée nationale, ou en participant à la création en 2010 d’un Comité de soutien des élus à l’Abeille et aux Apiculteurs, et en 2013, d’un Comité de soutien des élus pour les alternatives aux pesticides. En 2019, elle se félicite d’avoir «contribué à obtenir l’abandon de la ferme-usine des 4000 bovins (71) ainsi qu’un avis négatif pour celle de Houlbec (27), obtenu l’adoption d’un moratoire sur le dioxyde de titane tout en diffusant une nouvelle enquête sur la présence du TIO2 dans les dentifrices, fait condamner la société DowAgrosciences et annuler l’autorisation de mise sur le marché du sulfoxaflor, soutenu les maires ayant adopté des arrêtés anti-pesticides, mobilisé notre réseau pour obtenir l’arrêt des aides fiscales à l’incorporation de l’huile de palme dans les carburants et incité les sympathisants d’Agir pour l’Environnement à créer plus de 15.000 zones de BZZZ».
APE a une certaine proximité avec Europe Ecologie-Les Verts. Stéphen Kerckhove, délégué général d’APE, a longtemps milité chez les Verts et a signé début mai 2011, avec Yves Cochet, un appel de soutien à la candidature de Nicolas Hulot. Le président d’APE jusqu’en 2011, Domi Bernard, est depuis longtemps un compagnon du parti écologiste et est ami d’Yves Cochet. Le président suivant d’APE, Philippe Colomb, était responsable de la Commission Nationale Lesbiennes, Gais, Bis et Trans à EELV. Quant au secrétaire de l’association, il collabore avec la commission agricole d’EELV, et le trésorier est un militant du parti écologiste.
Association de la loi de 1901, créée en 1996. En mars 2012, APE adopte de nouveaux statuts permettant l’adhésion de particuliers. Depuis décembre 2015, elle est agréée pour la protection de l’environnement. Depuis décembre 2016, elle est habilitée pour prendre part au débat sur l’environnement se déroulant dans le cadre des instances consultatives nationales ayant vocation à examiner les politiques d’environnement.
Campagnes : Chaque année, APE lance trois à quatre actions, soit des «Campagnes» soit des «Alertes». Ces campagnes peuvent se faire par la diffusion de documents papier (entre 60.000 et 150.000 exemplaires) et/ou par des pétitions. APE fédère des partenaires associatifs connus pour leur expérience dans la thématique de la campagne, parmi lesquels le Générations Futures, FNE, Greenpeace, Amis de la Terre, WWF, Réseau Action Climat, UNAF, FNAB, Réseau Semences Paysannes, Nature & Progrès, LPO, etc. Au-delà des associations écologistes, APE a développé des partenariats avec la Confédération paysanne, Attac, la CLCV, etc. Les dernières campagnes d’APE ont été : «Alerte aux microplastiques», «Nucléaire : une campagne présidentielle…atomisée ?», «Pesticides non merci !», «Ma récré au vert, laisse béton !», «Stop à la 5G !», «Stop aux nanoparticules !», «Du bio et local dans les cantines, c’est possible !», «Aviation, le crash climatique».
Fort d’un réseau électronique de près de 500.000 internautes, APE mène aussi des campagnes électroniques. Ainsi, en mai 2016, l’association a diffusé un trombinoscope des «sénaTUEURS d’abeilles», ciblant les sénateurs qui ont rejeté le principe d’une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes. Cette action a fait le buzz avec près de 10.000 «partages» sur Facebook en moins de 48 heures. En mai 2018, l’association réitère cette opération avec un vote sur le glyphosate. Partagé près de 80.000 fois, APE estime avoir touché près d’un million de personnes avec ce trombinoscope, «apportant ainsi la nécessaire publicité aux travaux parlementaires sans laquelle une démocratie se réduit à un échange nocturne réservé aux fidèles serviteurs des lobbies de l’agrochimie».
APE affirme que plus de 10.000 «zones de BZZZ» (espaces refuges pour les insectes pollinisateurs) ont été créées à son initiative en 2021, portant à plus de 50.000 le nombre de zones créées en France depuis 2017.
En 2014, en partenariat avec Générations Futures et Bio Consom’acteurs, APE a développé deux sites visant «à référencer les communes réduisant l’utilisation des pesticides et promouvant une alimentation bio dans la restauration collective». Dans un second temps, les associations ont lancé en 2015 un prix «0 phyto 100% bio».
Pétitions et sondages. Dans le cadre de ses campagnes, APE utilise des pétitions et des sondages. Il y a notamment les pétitions suivantes : «Stop aux jets privés ! » (26.797 signatures), «Les nouveaux OGM doivent être strictement réglementés en Europe» (316.133 signatures), «Sauvons l’élevage de plein air !» (133.548 signatures), «Stop à la 5G» (129.232 signatures).
En 2022, APE publie un sondage selon lequel 63% des personnes interrogées se déclarent prêts à réduire leur vitesse à 110 km/h sur l’autoroute. En 2020, APE rend public un baromètre annuel portant sur la perception des Français vis-à-vis des questions écologiques. En 2019, un sondage commandé par APE montre que 88% des personnes interrogées se déclarent favorables à une interdiction des plastiques à usage unique.
Communication : En juillet 2022, APE publie un rapport d’analyse selon lequel 78% eaux embouteillées les plus vendues en France sont contaminées par des microplastiques. En mars 2016, APE rend publiques les analyses révélant la présence de nanoparticules dans quatre produits alimentaires courants. En janvier 2017, publication de nouvelles analyses montrant la présence de nanoparticules dans des chewing-gums Leclerc et les bonbons Têtes Brulées. En mars 2017, APE publie sur le site internet www.infonano.org, une base de données répertoriant plus de 300 produits alimentaires suspectés de contenir des nanoparticules. Plusieurs pétitions contres les nanos sont diffusées par l’association, ciblant en particulier le dioxyde de titane. APE s’est rapprochée des éditions Rue de l’Échiquier afin d’envisager le lancement en 2022 ou 2023 d’une collection de livres pédagogiques dédiés aux questions écologiques.
Evénements et manifestations : Chaque année, APE est coordinatrice du «Jour de la Nuit», une opération de sensibilisation à la protection de la biodiversité nocturne «ainsi qu’une prise de conscience du problème de pollution lumineuse». Fédérant une quinzaine d’associations, la 13e édition en 2021 a compté plus de 700 animations (balades nocturnes, observations des étoiles, sorties nature, extinctions des lumières). En raison de la crise sanitaire, l’édition 2020 a été annulée.
En mars 2021, APE avec la Confédération paysanne et Nature & Progrès ont symboliquement déployé plus de 300 panneaux représentant une abeille poing levé face au Conseil d’Etat, pour protester contre la ré-autorisation des néonicotinoïdes.
Juridique : APE utilise aussi l’arme juridique. En février 2021, APE et la Confédération paysanne ont déposé un référé devant le Conseil d’Etat en vue d’obtenir la suspension de la réautorisation des néonicotinoïdes pour le traitement des semences de betteraves sucrières. En décembre 2020, le Conseil d’Etat a rejeté les recours d’APE et de Priartem dans le dossier 5G. En février 2020, dans le cadre d’un référé suspension engagé par le collectif des maires anti-pesticides contre la décision prise par le gouvernement de fixer des zones sans traitements pesticides de 3 à 20 mètres à proximité des habitations, APE a décidé, avec l’appui de Maître Corinne Lepage, de déposer un mémoire en intervention volontaire devant le Conseil d’Etat. En novembre 2019, suite à une action d’APE et de l’UNAF, le Tribunal administratif de Nice a annulé l’autorisation de mise sur le marché de deux insecticides systémiques, le «Transform» et le «Closer».
Lobbying : APE déclare avoir dépensé entre 25.000 et 50.000 euros en 2021, annuellement entre 10.000 et 25.000 euros en 2019 et en 2020, pour des activités de lobbying auprès des députés et sénateurs. L’association a déclaré 3 actions de lobbying en 2019, 7 actions en 2020 et 10 actions en 2021.
En mars 2016, APE avec Générations Futures et Bio Consom’acteurs ont lancé à l’Assemblée Nationale, un kit «collectivité» destiné à accompagner les élus locaux «dans le développement de l’agriculture biologique et la suppression des pesticides». L’association a aussi mené une campagne de lobbying auprès des députés pour qu’ils votent la loi visant à favoriser l’alimentation bio et locale dans les cantines. En 2018, l’association, en lien avec la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, a également mené campagne «afin d’interpeller le ministère de l’Agriculture sur les retards de paiement dûs aux paysans bio». En mars 2013, dans le cadre de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, APE a lancé, avec Générations Futures et l’UNAF, le Comité des élus pour les alternatives aux pesticides. En 2009, en marge de sa campagne «Pesticides : des abeilles piquées au vif !» visant en particulier le Cruiser, APE a lancé avec la LPO, Générations Futures et l’UNAF, un comité de soutien des élus à l’abeille et à l’apiculture.
En 2022, les ressources proviennent de donateurs/adhérents, dont 22% sont des prélèvements automatiques mensuels. Fin 2022, APE a 773.017 euros en «disponibilités». En 2017, l’association avait décidé «de renoncer à toutes subventions publiques afin de garantir son indépendance». L’association affirmait en 2020 : «Notre indépendance financière est complète puisqu’aucune subvention publique ou privée n’a été versée à l’association en 2019 et ce pour la troisième année consécutive.» En 2021, l’association a déclaré : «Le pari fait en 2017 de réduire drastiquement la part des subventions, afin d’éviter d’être exposé aux pressions des financeurs a été réussi.»
Année | Produits | Charges | Résultat |
2022 | 1.692.434 € | 1.595.392 € | 97.042 € |
2021 | 1.513.097 € | 1.359.140 € | 153.957 € |
2020 | 1.595.152 € | 1.433.968 € | 161.184 € |
2019 | 1.375.336 € | 1.215.209 € | 160.127 € |
2018 | 852.326 € | 777.586 € | 74.740 € |
2017 | 713.017 € | 709.362 € | 3655 € |
2016 | 600.620 € | 524.319 € | 76.301 € |
2015 | 513.472 € | 478.785 € | 34.687 € |
2014 | 435.424 € | 423.404 € | 12.020 € |
2013 | 355.588 € | 354.681 € | 907 € |
2012 | 323.056 € | 313.682 € | 9374 € |
2011 | 315.844 € | 308.152 € | 7692 € |
2010 | 314.197 € | 327.740 € | -13.543 € |
2009 | 410.250 € | 394.289 € | 15.961 € |
2008 | 301.040 € | 297.676 € | 3364 € |
2007 | 308.033 € | 294.756 € | 13.277 € |
Principales sources extérieures de financement
2016 |
Aides à l'emploi | 20.473 € |
Réserve parlementaire de Denis Baupin | 12.000 € |
Ministère de l'Ecologie | 10.000 € |
Biocoop | 8000 € |
Ville de Paris | 7000 € |
2015 |
Conseil régional d'Ile-de-France | 61.705 € |
Réserve parlementaire de Denis Baupin | 13.000 € |
Aides à l'emploi | 11.000 € |
Biocoop | 8000 € |
Ville de Paris | 7000 € |
Ministère de l'Ecologie | 6000 € |
2014 |
Conseil régional d'Ile-de-France | 28.294 € |
Réserve parlementaire EELV | 15.500 € |
Aides à l'emploi | 11.000 € |
Ville de Paris | 8000 € |
Ministère de l'Ecologie | 7000 € |
2013 |
Ministère de l'Ecologie | 15.000 € |
Réserve parlementaire EELV | 15.000 € |
Conseil régional d'Ile-de-France | 12.941 € |
Aides à l'emploi | 11.250 € |
Ville de Paris | 8000 € |
2012 |
Aides à l'emploi | 25.000 € |
Ministère de l'Ecologie | 15.000 € |
Conseil régional d'Ile-de-France | 12.410 € |
Ville de Paris | 8000 € |
Réserve parlementaire | 3500 € |
2011 |
Aides à l'emploi | 31.593 € |
Ministère de l'Ecologie | 10.000 € |
Ville de Paris | 8000 € |
Conseil régional d'Ile-de-France | 7000 € |
Réserve parlementaire | 4500 € |
2010 |
Aides à l'emploi | 37.920 € |
Conseil régional d'Ile-de-France | 35.466 € |
Ministère de l'Ecologie | 25.000 € |
Ville de Paris | 8000 € |
Réserve parlementaire | 5000 € |
2009 |
Amis de la Terre Europe | 40.000 € |
Aides à l'emploi | 35.466 € |
Conseil régional d'Ile-de-France | 26.250 € |
Ville de Paris | 18.000 € |
Ministère de l'Ecologie | 15.000 € |