10 rue Saint-Marc
75002 Paris
Tél. : 01 40 26 40 34
E-mail : contact@pollinis.org
Site : https://www.pollinis.org
Profil
Pollinis, une association spécialisée dans des campagnes sur les abeilles et les pollinisateurs, a été fondée en 2012 par Nicolas Laarman, son cousin Clément Rémy et «des citoyens engagés et bénévoles», tous inconnus à l’époque des sphères militantes écologistes et environnementalistes. Architecte de formation, Nicolas Laarman explique qu’il a été «inspiré par le National Trust, institution anglaise qui repose sur des millions de citoyens adhérents pour préserver à la fois les monuments et les paysages anglais». Sa méthode semble aussi s’inscrire dans le militantisme par marketing direct mis au point par son père François Laarman, l’un des fondateurs de l’association Contribuables Associés, et développé dans la sphère des médecines alternatives par son cousin Vincent Laarman. D’ailleurs, Pollinis s’est fait connaître au départ par la diffusion d’une vidéo alarmante, en trois langues, sur les néonicotinoïdes et d’un appel à signer une pétition, déclarant : «D’ici trente ans, peut-être moins, nos enfants n’auront aucune idée de ce qu’est une tomate, une courgette, une poire, une cerise, autrement qu’à travers les livres et les films documentaires.» Aujourd’hui, cette pétition a obtenu le soutien de plus de 1,3 million de citoyens à travers l’Europe.
Si Pollinis est investie dans quelques programmes de sauvegarde des abeilles, l’association mène principalement des campagnes contre les pesticides, les OGM et, de façon plus générale, contre l’agriculture conventionnelle. Pollinis explique : «Les causes de la disparition des pollinisateurs sont principalement agricoles : l’agriculture conventionnelle, mise en place à partir des années 60, a provoqué un véritable cataclysme silencieux, avec la contamination des milieux par les pesticides et la destruction des habitats naturels de tous les insectes et des auxiliaires des cultures.» Et quand l’association se demande «pourquoi ne change-t-on pas immédiatement de modèle agricole», elle répond : «Les géants de l’agrochimie et de l’agro-industrie, avec l’accord tacite des autorités publiques censées protéger les citoyens, réussissent à imposer ce blocage. Pour faire sauter les verrous de ce système mortifère, il faut un contre-lobbying citoyen efficace et puissant.»
Avec une quinzaine de salariés et près de 1,5 million de budget, Pollinis est désormais devenue incontournable dans les débats sur les pesticides et les pollinisateurs. L’association est membre de l’UICN et collabore avec divers partenaires comme Nous voulons des coquelicots, Générations Futures, Sciences Citoyennes ou encore la Confédération paysanne. Ou à l’échelle européenne, en soutenant, par exemple, la publication en 2021 d’un rapport sur le forçage génétique rédigé par Save Our Seeds, une organisation allemande de la nébuleuse anthroposophe.
Structure
Association de la loi de 1901, créée en mai 2012 sous le nom «Conservatoire des fermes et de la nature» avant d’être rebaptisée «Pollinis» fin 2014. Une ASBL Pollinis a été créée à Bruxelles en décembre 2013.
Dirigeants
Conseil d’administration
- Sophie Ventura : présidente
- Aurélia Ainscough : secrétaire générale
- Clément Remy : trésorier
- Jean-François Saada
- William Chiflet
Equipe
- Nicolas Laarman : Délégué Général
- Margaux Beaudier : Administratrice, chargée des relations donateurs et des ressources humaines
- Benedicte Reitzel-Nielsen : Directrice administrative et financière et coordinatrice
- Vanessa Mermet : Directrice des campagnes
- Cécile Barbière : Directrice de l’information et de la communication
- Julia Thibord : Responsable contentieux stratégique
- Mathis Buis : Chargé de campagnes
- Petra Roussel : Chargée de recherche scientifique
- Clément Hélary : Chargé de communication / rédaction
- Pia Desoutter : Designer graphique
- Sonia Bojanowska-Cantor : Responsable des médias sociaux
- Sandrine Denaud : Chargée de recherche scientifique
- Charlotte Labauge : Chargée de campagnes
- Alexandre Barraud : Chargé de recherche
- Camila Rolando Mazzuca : Chargée de campagnes
- Barbara Berardi : Directrice de la recherche et du plaidoyer
- Léo Lamotte : Rédacteur chargé d’enquête
- Guillaume Holzer : Responsable de l’acquisition
Activités
Campagnes. Les principaux thèmes de campagne de Pollinis sont : «faire interdire tous les pesticides délétères pour les pollinisateurs», «restaurer un environnement riche et sain pour les pollinisateurs sauvages», «empêcher la dissémination dans la nature d’insectes OGM». L’association milite aussi pour «une meilleure protection des lanceurs d’alerte».
Publications. Pollinis publie des notes de synthèse et des rapports. En 2019, Pollinis publie un rapport intitulé Évaluation des pesticides et risques pour les pollinisateurs : procédures obsolètes et conflits d’intérêts. En mai 2021, l’association publie le rapport Organismes génétiquement forcés : une autre dimension du génie génétique rédigé par Save Our Seeds. En novembre 2021, avec le CCFD-Terre Solidaire et le Basic, Pollinis publie une étude intitulée Pesticides : un marché qui nous est cher. L’association publie aussi régulièrement un bulletin de liaison.
Conservation. Depuis 2015, Pollinis élabore «des solutions alternatives pour lutter contre l’expansion du frelon asiatique». En 2019, l’association a lancé une étude scientifique «pour établir si les abeilles de l’Île de Groix sont aptes à cohabiter avec Varroa destructor». En 2020, Pollinis annonce que, sur 5 ans, elle va contribuer à la plantation de 2000 arbres en intraparcellaire et agroforesterie dans le cadre de son projet «Haies pour pollinisateurs». En 2021, Pollinis lance en France les premières expérimentations du protocole «Darwin’s Black Bee Box» pour «faire cohabiter les abeilles domestiques et le parasite Varroa destructor sans traitement acaricide».
Contentieux. En avril 2020, Pollinis et Générations Futures déposent un recours contre la cellule de gendarmerie Déméter. En avril 2021, Pollinis (avec Générations Futures, France Nature Environnement et Alerte des médecins sur les pesticides) dépose un recours contre la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes. En septembre 2021, Pollinis et plusieurs ONG au sein de Justice pour le Vivant déposent un recours contre l’État français «pour manquement à ses obligations de protection de la biodiversité», visant «notamment les défaillances notoires du processus d’autorisation et de mise sur le marché des pesticides».
Lobbying. Pollinis déclare avoir dépensé entre 75.000 et 100.000 euros en 2021, entre 50.000 et 75.000 euros en 2020, 2019 et 2018, et entre 25.000 et 20.000 euros en 2017 pour des activités de lobbying auprès des députés et sénateurs. L’association a déclaré 3 actions de lobbying auprès des députés et sénateurs en 2018, 2 actions en 2019, 5 actions en 2020, 4 actions en 2021, sans préciser les sommes engagées. Au niveau européen, l’association déclare avoir dépensé entre 50.000 et 100.000 euros dans ses activités de lobbying en 2020. Pollinis a organisé la conférence «Néonicotinoïdes : vers une interdiction totale ?», organisée en novembre 2017 au Parlement européen à Bruxelles.
Pétitions : Pollinis lance régulièrement des pétitions, quelques fois portées avec d’autres organisations. Lancée en mai 2012, la pétition qui vise à obtenir l’interdiction globale des pesticides néonicotinoïdes en Europe, a rassemblé 1,3 million de signataires par vagues successives en 4 langues et dans plus de 15 pays à travers l’Europe. En 2018, Pollinis héberge la pétition du collectif Stop secret d’affaires contre la «loi secret des affaires» qui rassemble près de 500.000 signatures. En novembre 2018, l’association lance une pétition contre les fongicides SDHI qui recueille plus de 411.000 signatures. Fin 2018, Pollinis lance une pétition «pour demander au gouvernement français de réformer de toute urgence son système d’évaluation pour connaître l’impact réel des pesticides sur les pollinisateurs» qui recueille plus de 330.000 signatures. En 2020, l’association lance une pétition pour «empêcher la dissémination d’organismes modifiés par forçage génétique dans l’environnement» qui recueille plus de 247.000 signatures.
Finances
En 2021, Pollinis déclare que l’association a été soutenue par 17.100 donateurs (contre 23.494 en 2018 et 22.342 en 2019) et que la contribution annuelle moyenne par donateur s’élève à 75 euros. Elle affirme ne pas accepter de subvention publique, de contribution d’entreprises et qu’elle n’est engagée dans aucune activité commerciale. On peut noter en particulier le décollage financier de Pollinis en 2015, avec une progression des recettes de près de 180% par rapport à 2014, c’est-à-dire une augmentation d’environ 490.000 euros. Depuis 2018, Pollinis est labellisée Don en confiance, «ce qui signifie que l’association satisfait aux quatre grands principes du Comité de la Charte : respect du donateur, transparence, probité et désintéressement, recherche d’efficacité».
Année | Produits | Charges | Résultat |
---|---|---|---|
2021 | 1.287.519 € | 1.446.420 € | -158.901 € |
2020 | 1.462.519 € | 1.308.794 € | 153.725 € |
2019 | 1.348.539 € | 1.246.959 € | 55.261 € |
2018 | 1.038.268 € | 1.061.947 € | -23.679 € |
2017 | 922.949 € | 907.318 € | 15.632 € |
2016 | 952.553 € | 835.038 € | 117.515 € |
2015 | 762.239 € | 775.453 € | -12.213 € |
2014 | 272.062 € | 205.440 € | 66.622 € |
2013 | 158.752 € | 55.960 € | 102.792 € |
2012 | 15.840 € | 3146 € | 12.695 € |