Julien Bayou

Député d’Europe Ecologie-Les Verts
Conseiller régional d’Ile-de-France d’EELV
Secrétaire national d’EELV (2019-2022)
Gérant de la SCI Bayouplaboum
Site : https://julienbayou.fr/

Julien Bayou explique : «Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu.» En effet, au départ, il a fait partie de ce que Franceinfo a appelé dans les années 2000 les «nouveaux agitateurs sociaux», un groupe de jeunes militants (dont Karima Delli et Leïla Chaibi, toutes deux devenues depuis eurodéputées) qui a animé les collectifs Génération précaire, Jeudi noir et Sauvons les riches. Son expertise en agit-prop lui a permis de séduire les médias et il a rejoint le mouvement écologiste au moment de la campagne européenne de 2009. Il déclare : «Se faire remarquer par les médias, c’est pas mal finalement. Ça évite de devoir lécher les bottes aux politiques.»
Julien Bayou se définit à la fois «radical et festif» et considère que «si vous n’êtes pas écolo… ben, vous êtes anti-écolo». Il précise que «celles et ceux qui pensent qu’une écologie “réaliste”, “pragmatique”, “des petits pas”, des “compromis” suffiront à éviter la catastrophe sont anti-écolo». Pour lui, «les petits pas sont non seulement insuffisants, mais constituent des reculs», fustigeant notamment les anciens élus écologistes François de Rugy, Jean-Vincent Placé ou Pascal Canfin qui «ont troqué nos idées contre des postes».
Le député EELV considère que la croissance est une «impasse idéologique» et déplore qu’avec François Mitterrand et François Hollande, «la gauche a raté ses deux rendez-vous avec la sortie de la croissance». Il affirme que «le point de départ de tout, c’est de reconnaître que le productivisme est une hérésie et que nous devons inverser la production pour satisfaire des demandes potentielles (que l’on sur-stimule artificiellement jusqu’à la saturation) pour aller vers un système où l’on produit sobrement en fonction des besoins».
A l’été 2022, Julien Bayou annonce vouloir déposer une proposition de loi à l’automne 2022 pour interdire les jets privés, mais La France insoumise le devance. De même, il ne dit pas non à l’interdiction des piscines privées. En période de sécheresse, il a aussi indiqué cautionner et encourager «les actes de désobéissance civile» contre les réserves d’eau pour les agriculteurs, précisant qu’il s’agit d’actes «non violents» et que «c’est assumé devant les tribunaux». En avril 2021, Julien Bayou a dû s’excuser suite à la diffusion d’un visuel stigmatisant les «boomers», sur lequel figurait des personnages âgées souriant avec le slogan : «Les boomers, eux, ont prévu d’aller voter».
En septembre 2022, il démissionne du poste de secrétaire national d’EELV et de la coprésidence du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, après que Sandrine Rousseau ait déploré sur France 5 «des comportements qui sont de nature à briser la santé morale» de plusieurs femmes dans la vie sentimentale de Julien Bayou. Ce dernier a déclaré qu’«il n’y a pas d’accusation, je ne peux pas m’en défendre, et pourtant je suis présumé coupable. Mes accusatrices disent elles-mêmes qu’il n’y a rien de répréhensible», tout en fustigeant Sandrine Rousseau car «elle est allée trop loin. (…) Pour moi, il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme».

Julien Bayou est né en 1980 dans une famille de gauche, d’un père architecte devenu guérisseur et d’une mère enseignante, «une vraie maoïste», porteuse de valises du FLN. Il effectue des études à l’IEP de Strasbourg, puis à Sciences-po Paris où il décroche un DEA en économie internationale. Après avoir été assistant marketing chez Oreka (fournisseur d’accès à Internet) en 2001, il devient webmaster et assistant communication à l’association Max Havelaar France en 2002. Pigiste pour le magazine Alternatives économiques en 2003 et 2004, il a été chargé de mission à la Direction de l’évaluation et de la prospective au ministère de l’Education nationale en 2004 et 2005, et a mené parallèlement une mission de consultant pour l’UNESCO. En avril 2005, il devient chargé de mission pour l’Afrique au sein de Coordination SUD, une coordination française des ONG de solidarité internationale. En parallèle à ses activités salariées, il participe à la fondation de Génération précaire, collectif luttant contre les abus des stages via des happenings médiatiques. En 2006, Julien Bayou cofonde, avec notamment Karima Delli, Leïla Chaibi et son ami Lionel Primault, le collectif Jeudi noir pour dénoncer la flambée des prix des loyers avec des actions militantes sur le mode humoristique.
En 2008, Julien Bayou fait un burn-out et quitte Coordination SUD. En avril 2009, il participe à la création du collectif Sauvons les riches, qui s’inscrit dans la campagne d’Europe Écologie pour les élections européennes de 2009. Comme l’explique Lionel Primault : «On voulait braquer les projecteurs sur les riches pour montrer que, selon nous, leurs abus sont à l’origine des inégalités. On utilise l’humour potache». En juin 2009, Julien Bayou monte, avec Lionel Primault, une SCOP de communication «pour faire essaimer ces nouvelles formes d’action» auprès des associations. En 2010, il est élu conseiller régional d’Ile-de-France avec l’étiquette Europe Ecologie. De 2010 à 2012, il se charge de la campagne de mobilisation d’Eva Joly en vue de l’élection présidentielle. En 2011, il obtient une licence de droit en prenant des cours par correspondance. Après la campagne de 2012 et jusqu’en 2014, il est chargé de campagne à Avaaz. Fin 2012, il fait partie de l’équipe qui occupe le bâtiment du 2 rue de Valenciennes pour y loger des habitants soutenus par Jeudi noir et le DAL.
Aux côtés de Sandrine Rousseau, Julien Bayou est élu porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts en décembre 2013. Deux ans plus tard, il est réélu conseiller régional en Île-de-France. Lors des législatives de 2017, il se présente dans la cinquième circonscription de Paris, mais récolte que 12,36% des suffrages. En novembre 2017, il lance et préside l’association Mon Revenu De Base qui vise, via un crowdfunding, à rassembler de quoi offrir 1000 euros par mois pendant un an à des bénéficiaires tirés au sort. En 2018, lors de la primaire de son parti pour la tête de liste à la mairie de Paris, il est devancé par David Belliard et renonce à un second tour. La même année, il intègre l’École de formation professionnelle des barreaux de la cour d’appel de Paris. En 2019, il a cofondé «Notre affaire à tous», qui fait partie des associations qui ont assigné l’État pour inaction face aux changements climatiques. En novembre 2019, il est désigné secrétaire national d’EELV. En octobre 2020, il obtient le certificat d’aptitude à la profession d’avocat. En 2021, il est réélu conseiller régional. En 2022, il devient député la 5e circonscription de Paris avec l’étiquette de la NUPES avec 58,05 % des suffrages au second tour, et est élu coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.
En septembre 2022, il démissionne du poste de secrétaire national d’EELV et de la coprésidence du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, après que Sandrine Rousseau ait déploré sur France 5 «des comportements qui sont de nature à briser la santé morale» de plusieurs femmes dans la vie sentimentale de Julien Bayou.

  • Le Petit Livre noir du logement, collectif, éditions La Découverte, 2009.
  • Dix bonnes raisons d’aimer (ou pas) l’éducation populaire, I love educ pop, collectif, éditions de l’Atelier, 2010.
  • Kerviel, une affaire d’État : 2 milliards pour la Société en général, préface d’Eva Joly, éditions Arcane 17, 2016.
  • Désobéissons pour sauver l’Europe, éditions Rue de l’échiquier, 2018.
  • Comment nous allons sauver le monde, collectif, Massot Editions, 2019.
  • En vert et avec tou.tes, JC Lattès, 2021.

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