Eva Joly

Députée européenne d’Europe Ecologie-Les Verts
Vice-présidente de la Commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires
Vice-présidente de la Délégation pour les relations avec l’Afghanistan
Membre de la Commission Libertés, justice et affaires intérieures
Membre suppléante de la Commission des Affaires économiques et monétaires
Membre suppléante de la Délégation pour les relations avec les pays du Machrek
Fondatrice du Club #engagement
http://europeecologie.eu/-Eva-Joly

Connue comme une juge impitoyable, experte sur les questions de corruption et de paradis fiscaux, Eva Joly n’a aucune connaissance sur les questions écologiques. Toutefois, elle a fait partie du casting gagnant d’Europe Ecologie lors des Européennes de 2009, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset. C’est avec ce succès qu’elle a acquis une certaine légitimité dans la famille écologiste, et depuis elle tente de parfaire son discours sur les questions environnementales, épaulée pendant sa campagne présidentielle par des figures écologistes plus légitimes comme Yannick Jadot, ancien responsable de Greenpeace et député européen EELV, ou le député Noël Mamère. Par ailleurs, au moment de sa campagne de 2012, le journaliste de Politis Claude-Marie Vadrot reproche à Eva Joly sa trop grande proximité avec le communicant Denis Pingaud, vice-président exécutif d’Opinion Way, pour le lancement de sa campagne. Ce dernier reconnaît lui prodiguer ses conseils. Alors que le parti écologiste ambitionnait au départ un score à deux chiffres pour la présidentielle, Eva Joly n’a réussi à convaincre que 2,31% des votants. En pleine campagne, elle reconnaît son échec : «Lorsque je vois dans les sondages que le pouvoir d’achat est la première préoccupation [des Français, NdlR] et l’écologie la dernière, je me dis que j’ai été très mauvaise et que je n’ai pas réussi à faire comprendre» les enjeux écologiques.
Sur les questions de fonds, Eva Joly reste très à l’aise sur ce qui constitue son domaine de compétence : les questions liées à la finance. Elle compte toujours jouer sur son image d’intégrité, de justice et d’éthique pour mobiliser les électeurs. En revanche, elle est assez hésitante sur les questions écologistes. Ainsi, le 1er septembre 2010, Eva Joly avait déclaré de façon évasive : «Nous allons promouvoir beaucoup d’énergie alternatives. Nous maintiendrons les centrales nucléaires existantes et après nous verrons.» Un mois plus tard, elle déclarait : «Je sortirais du nucléaire. (…) Il faudra donc faire une sortie du nucléaire selon le modèle allemand, en n’allongeant pas la durée de vie des centrales, et en n’en construisant pas d’autres.» Elle n’a clairement aucune réflexion originale sur les idées écologistes et ne fait que «réciter» les grandes lignes du programmes d’EELV sur l’agriculture bio, la lutte contre les OGM, contre les gaz de schiste, la défense d’une «sobriété heureuse» ou encore la dépénalisation du cannabis, en affirmant : «Une dépénalisation et une régularisation, donc la possibilité de pouvoir se fournir légalement, avec des taxes et une économie contrôlée, serait un avantage.» En février 2014, elle souhaite le départ d’EELV du gouvernement, estimant que «la ligne de François Hollande n’est pas sociale-démocrate. C’est un système libéral et orthodoxe, qui concentre les richesses entre peu de mains, et laisse les territoires et les quartiers difficiles tous seuls».

Eva Joly, de son nom de jeune fille Gro Eva Farseth, naît en 1943 à Motzfelds Gate, un quartier modeste d’Oslo. A 20 ans, elle arrive à Paris et devient fille au pair. En 1967, elle épouse un étudiant en médecine, Pascal Joly, le fils aîné de la famille qui l’accueillait au pair. Puis, elle étudie le droit public et les sciences politiques, tout en gagnant sa vie comme styliste en décoration d’intérieur. Eva Joly obtient une licence en droit et un DEA de sciences politiques et devient ensuite conseillère juridique d’un hôpital psychiatrique avant d’intégrer la magistrature, d’abord comme Substitut du Procureur de la République d’Orléans en 1981 puis d’Evry. En 1989, elle est nommée Secrétaire générale adjointe du Comité interministériel de restructuration industrielle. En 1990, elle est nommée juge d’instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris. Elle instruit des affaires en vue, comme celle de Bernard Tapie, puis se voit confier le dossier Bidermann, qui conduit via Elf-Gabon à l’affaire Elf, qu’elle instruit avec Laurence Vichnievsky. Le 5 juillet 1996, Eva Joly fait incarcérer Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d’Elf et président en exercice de la SNCF. Puis elle ouvre les dossiers de l’affaire des frégates de Taïwan et de l’affaire Dumas-Deviers-Joncour. En 1998, elle met en examen Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel qui est contraint à la démission. En 2002, Eva Joly quitte le pôle financier laissant les dossiers ouverts sans conclure des années d’enquêtes hypermédiatisées. C’est alors qu’elle retourne en Norvège et travaille en tant que Conseillère du gouvernement norvégien, notamment en dirigeant les actions de son Agence pour le développement international (NORAD) contre la corruption et le détournement d’argent. C’est dans ce cadre qu’elle conseille le controversé président malgache de l’époque, Marc Ravalomanana, sur sa future réforme de la justice. En 2005, elle crée, avec l’appui du ministère des Affaires étrangères, le «Network», réseau privé de juges et d’enquêteurs engagés dans la lutte contre la corruption. En juin 2008, elle envisage d’être candidate aux prochaines européennes sous les couleurs du Mouvement démocrate. Elle déclare à l’époque : «François Bayrou est plus orienté vers l’action. En plus c’est un vrai européen, et pour moi l’avenir est vraiment dans l’Europe», qui peut contribuer à «corriger les défauts français». Finalement, elle renonce, estimant que François Bayrou «n’a pas de programme». En septembre 2008, elle annonce son ralliement à Europe Écologie et se retrouve. Lors des élections européennes, la liste conduite par Daniel Cohn-Bendit recueille 20,86% des voix, et elle est élue députée européenne, le 7 juin 2009. En mars 2009, Eva Joly est avait été appelée par le gouvernement islandais pour servir en tant que conseillère spéciale dans une enquête sur une possible criminalité financière qui aurait aggravé la crise financière dans le pays. Toutefois, elle renonce à ce poste en raison de ses ambitions présidentielles en France. En effet, en 2010, elle annonce son intention de se présenter sous les couleurs écologistes à l’élection présidentielle française de 2012. Lors de la primaire écologiste, elle affronte notamment Nicolas Hulot. Le 12 juillet, elle devient officiellement la candidate d’EELV à la présidentielle, devançant nettement Nicolas Hulot à la primaire écologiste. En novembre 2011, Yannick Jadot démissionne de sa fonction de porte-parole d’Eva Joly, ne partageant pas sa «ligne politique» de prise de distance avec les socialistes. Eva Joly réalise un score médiocre, avec 2,31% des voix (828.345 voix) au premier tour de la présidentielle. En juin 2012, dans le cadre de l’Organisation des Nations unies, Eva Joly est chargée d’une mission anti-corruption en Afghanistan. En août 2012, elle lance le Club «#engagement» qui se veut une plate-forme d’échange d’idées, mais qui est jusqu’à présent au point mort. Aux élections européennes de 2014, elle est réélue avec 9,48% des voix. En décembre 2014, Eva Joly est condamnée pour avoir diffamé l’ancien député UMP Christian Vanneste. En février 2015, elle devient avocate, notamment explique-t-elle «pour soutenir les lanceurs d’alerte ou pour défendre l’environnement les citoyens auront de plus en plus souvent besoin d’agir en justice. Je veux les y aider.» En mars 2015, elle rejoint la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés.

  • Notre affaire à tous, Les Arènes, 2000.
  • Korrupsjonsjeger: Fra Grünerløkka til Palais de Justice, Aschehoug, 2001.
  • L’Abus de biens sociaux à l’épreuve de la pratique, éditions Economica, 2002.
  • Est-ce dans ce monde là que nous voulons vivre ?, Les Arènes, 2003.
  • Im Auge des Zyklons, Goldmann Wilhelm GmbH, 2003.
  • La force qui nous manque, Les Arènes, 2007.
  • Des héros ordinaires, avec Maria Malagardis, Les Arènes, 2009.
  • Les Yeux de Lira, avec Judith Perrignon, Les Arènes, 2011.
  • Sans tricher, Les Arènes, 2012.

 

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