Gilles-Eric Séralini

Président du conseil scientifique du CRIIGEN
Codirecteur du Pôle Risque de la MRSH de Caen
Parrain de Générations Cobayes

6 décembre 2010 – Le procès de Gilles-Eric Séralini

Suite au procès en diffamation intenté le 23 novembre 2010 par Gilles-Eric Séralini (CRIIGEN) contre Marc Fellous, président de l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales), trois commentaires vus dans la presse méritent d’être signalés pour leur point de vue critique :

1. Dans Le Monde du 25 novembre, Stéphane Foucart rapporte que le plaignant à été mis à rude épreuve : «Me Nicolas Bénoit (avocat de M. Séralini) a longuement cité les commentaires assassins que se sont attirés, dans la communauté scientifique, les dernières publications de M. Séralini sur les effets présumés des maïs de Monsanto» et que «l’avocat a pointé le décalage entre les conclusions réelles de ces travaux “qui ne démontrent aucunement la toxicité de ces OGM” et leur mise en scène, rappelant qu’ils avaient été présentés à la presse comme une “première mondiale”».

2. Lors de l’émission «Les grosses têtes au carré» (France Inter) du 3 décembre, le philosophe Yves Michaud a regretté que ce procès soit «un exemple de plus de la judiciarisation dans notre société». Il considère que «dans un débat comme celui-là, on a plus affaire avec un débat éthique et déontologique, et qui doit se régler entre scientifiques et éventuellement entre citoyens que quelque chose qui doit être tranché par les juges». Enfin il a ajouté : «Les chercheurs, mais c’est quasiment inévitable, ont d’abord des engagements éthiques et des engagements politiques. Ils ont des liens, parfois aussi, avec des organismes et avec des lobbies. Mais je dirais qu’avoir un lien avec un organisme d’Etat ou une agence d’Etat, ce n’est pas plus pur que d’avoir des liens avec Greenpeace ou avec l’industrie agro-alimentaire.» Et de conclure : «Je ne vois pas pourquoi quelqu’un se plaint qu’on le considère comme un militant ou un activiste anti-OGM, et qu’il dise que ça atteint à ses fonctions de chercheur et d’enseignant.»

3. Le site Agriculture & Environnement revient sur le «scoop» de l’avocat de M. Séralini concernant deux brevets été déposés par Marc Fellous « au profit de la société Yeda Research et Development Co, située en Israël », suggérant qu’il aurait été inféodé au «lobby des OGM». Selon Agriculture & Environnement, «aucun de ces brevets ne porte sur des plantes génétiquement modifiées ! Déposés il y a seize ans pour le premier, dix ans pour le second, ils concernent une molécule régulée par interféron dans le cadre de la lutte contre le cancer…».

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