Yann Arthus-Bertrand

Président fondateur de la Fondation GoodPlanet
Membre de l’Académie des Beaux-Arts
Président de la SAS Hope Production
Gérant de la SARL Altitudes Anyway
Directeur général délégué de la SA Trinacra
Gérant de la SCI Pantayon
Administrateur de la Fondation Chirac
Administrateur de la Fondation France Télévisions
Sites : http://www.yannarthusbertrand2.org et https://www.yannarthusbertrandphoto.com/

Célèbre grâce à son ouvrage La Terre vue du ciel vendu à plus de 3 millions d’exemplaires dans 35 pays, Yann Arthus-Bertrand est une personne assez directe, au tutoiement facile. A l’image de Nicolas Hulot, il a commencé son militantisme suite à sa réussite professionnelle, laquelle a séduit bon nombre de responsables politiques, financiers et entreprises. Cependant, il explique que «Hulot est très bon en politique, il a un vrai discours, mais moi je suis un homme d’images». S’il affirme qu’il «vote Vert depuis toujours ; c’est un principe», il représente toutefois le parfait militant écologiste proche des institutions, publiques et privées. A noter qu’il a voté en 2007 pour Nicolas Sarkozy et qu’il fut le premier hôte du président le jour de son arrivée à l’Élysée. Yann Arthus-Bertrand confie : «Hollande ne fait pas le quart de ce qu’a fait Sarkozy ! (…) Durant sa période écolo, j’étais très proche de Sarkozy. Je le voyais souvent.» Par ailleurs, Alain Juppé avait été nommé en 2009 vice-président de la Fondation GoodPlanet, une structure créée par Yann Arthus-Bertrand. Pour lui, «Eva Joly a montré que l’écologie politique était morte. Il n’y a pas de partis écologiques. L’écologie doit être dans l’ADN de tous les partis politiques. Je pense qu’il faudrait créer un lobby. Les 2% d’Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle m’ont conforté dans mon idée.»
Devenu végétarien pour des raisons écologistes, il précise : «La vraie révolution sera spirituelle au sens éthique et moral.» Marqué par l’encyclique Laudato Si’ du pape François, Yann Arthus-Bertrand explique : «La solution ne sera pas politique et elle ne sera pas non scientifique ou économique : même si on parle de greentech, on ne va pas remplacer des barils de pétrole par des panneaux solaires. Non, je pense que la prochaine révolution sera spirituelle. Spirituelle dans le sens suivant : nous sommes tous dépassés par le changement climatique et c’est peut-être grâce à la spiritualité, et à la prise de conscience que nous sommes de passage sur terre et que nous devons respecter notre maison commune, que la réponse viendra.»
Concernant son travail, il sait qu’il peut être simpliste et manipulateur, mais il justifie cela par la gravité de la crise écologique : «On est devant un espèce d’ennemi invisible (la pollution) et puis il y a des gens qui sèment le doute (…), mais moi, je n’ai pas envie de semer le doute. (…) Moi, je pense que tous les moyens sont bons pour faire avancer les choses. On peut se tromper – ça peut être mal fait, manipulateur – n’empêche que c’est bien.»
Yann Arthus-Bertrand est très critiqué par les écologistes radicaux, notamment les partisans de la décroissance, ceux-ci soulignant les activités extrêmement polluantes de ce militant écologiste et sa proximité avec le monde de la finance et de l’industrie. Voulant ménager ses sponsors, en effet, il explique qu’«avec le temps, j’ai appris que dénigrer les lobbies industriels n’étaient pas la réelle solution». De même, Yann Arthus-Bertrand a été fortement critiqué quand il a soutenu l’organisation du Mondial au Qatar, alors que la Fondation du Qatar lui avait auparavant apporté un soutien financier pour la réalisation de son film Home.
Il reste que l’impact du message en faveur d’un développement durable porte auprès du grand public. Par ailleurs, son caractère institutionnel et ses partenariats avec certaines multinationales ne doivent pas masquer son discours souvent manichéen sur la société industrielle. D’ailleurs, il se qualifie lui-même d’«intégriste» dans son combat écologiste. Il affirme que «la religion de la croissance nous amène à la fin de l’humanité», ajoutant : «C’est cette religion qui garantit notre confort, notre santé, notre éducation, le fait d’être le sixième pays le plus riche au monde… Or cette croissance, qui est le rêve absolu de tous les pays du monde, est en train de détruire la vie sur terre.»

Né le 13 mars 1946 à Paris, et issu d’une famille de joailliers réputés, Yann Arthus-Bertrand  devient à 17 ans assistant réalisateur puis acteur de cinéma. Il met fin à cette expérience en 1967 pour s’installer dans le centre de la France afin de diriger une réserve naturelle. En 1976, il part au Kenya accompagné de son épouse Anne, avec qui il réalise une étude sur le comportement d’une famille de lions dans la réserve du Massaï Mara qui durera trois ans. Pour gagner sa vie, il est en même temps pilote de montgolfière. Cette aventure donnera naissance en 1983 à son premier livre intitulé Lions. Dès son retour en France, il devient photographe de grand reportage spécialisé dans l’aventure, le sport et la nature. Il couvre dix éditions du rallye Paris-Dakar, réalise chaque année le livre de Roland Garros et photographie le Salon de l’agriculture annuel de Paris. Il photographie des grandes figures de la nature comme Diane Fossey et ses gorilles au Rwanda, et publie dans Paris-Match, Geo, Life ou National Geographic. En 1989, il fonde l’agence Altitudes Anyway, la première agence de photographie aérienne dans le monde qui regroupe des photographes du monde entier. En 1994, avec le parrainage de l’Unesco, il commence un inventaire des plus beaux paysages du monde vus du ciel et publie aux Editions Lamartinière son célèbre La Terre vue du ciel, livre vendu à 3 millions d’exemplaires et en 24 langues.
Fort de son succès, il décide d’entamer des activités plus militantes. En 2005, il crée GoodPlanet, une association à but non lucratif, avec différents programmes financés par des partenaires comme Air France, Apple, BNP Paribas, etc., ainsi que grâce à l’aide du ministère de l’Education Nationale et du ministère de l’Ecologie. Dans la foulée, il met en place, avec l’Ademe, «Action Carbone», un programme destiné pour compenser les émissions de gaz à effet de serre engendrées par ses propres activités photographiques aériennes. Parallèlement, il est à partir d’octobre 2006 l’auteur de «Vu du Ciel», une série documentaire en 12 épisodes d’une heure et demie, diffusée d’abord sur France 2 puis sur France 3. Les commentaires, lus par Yann Arthus-Bertrand, sont clairement un réquisitoire contre les activités industrielles et agricoles de l’homme. L’émission s’exporte actuellement dans 34 pays du monde.  Cependant, malgré des audiences honorables, son émission est arrêtée en septembre 2011. Il a sorti le 5 juin 2009 son film Home, produit par Luc Besson et financé par le groupe PPR. Ce long-métrage, consacré à l’état de notre planète et les défis à relever pour la protéger, a eu un grand succès. Il a été vu par 600 millions de spectateurs, traduit dans 40 langues et diffusé dans plus de 130 pays. La même année, il transforme son association GoodPlanet en fondation. Toujours en 2009, avec une dizaine d’autres responsables écologistes, il se met en «grève de la viande» durant le Sommet de Copenhague (2009) pour faire reconnaître de l’impact de la viande sur l’environnement.  En juin 2010, il lance l’opération 10:10 (née d’abord en Grande-Bretagne), une campagne qui invite toute personne, entreprise ou organisation à réduire volontairement de 10% ses émissions de gaz à effet de serre sur un an à partir de 2010. En 2011, dans la dynamique du film Home, il crée une nouvelle structure, Hope Production, dédiée aux grandes questions environnementales internationales. Ses bénéfices seront réinvestis dans d’autres projets audiovisuels sur le développement durable ou dans le financement d’activités d’ONG. Commencé en 2005, il diffuse son projet «7 milliards d’Autres», dans lequel «6000 interviews ont été filmées dans 84 pays par une vingtaine de reporters partis à la rencontre des Autres». En 2011, Yann Arthus-Bertrand a réalisé deux films courts pour les Nations-Unies, le premier pour l’année internationale des forêts et le second sur la désertification, tous deux projetés lors des assemblées générales. Il coréalise le film La soif du monde, diffusé en prime time sur France 2 en mars 2012. Il coréalise le film Planète Océan, présenté en avant-première en juin 2012 à Rio+20, lors du sommet mondial de l’Environnement des Nations Unies. En septembre 2015, son long métrage Human, co-financé par la Fondation Bettencourt Schueller, sort dans 60 pays en 63 langues. Ces projets sont financés en partie par France Télévision, le Forum Mondial, l’Agence Française du Développement mais également par des partenaires privés tels qu’Omega, groupe Swatch. En juillet 2013, Yann Arthus-Bertrand ouvre son atelier photographique à Paris. En janvier 2014, France 2 diffuse Méditerranée, notre mer à tous, un film coréalisé par Yann Arthus-Bertrand. En 2015, la chaîne publique diffuse deux autres films : L’Algérie vue du ciel et Terra. En décembre 2017, il soutient l’initiative Pacte Finance Climat qui «assurerait pendant 30 ans des financements à la hauteur des enjeux pour financer la transition énergétique». En octobre 2018, il estime que Nicolas Hulot «avait un poste incroyable, avait l’oreille de Macron. Il n’aurait pas dû démissionner, mais il en a peut-être eu assez. Je le regrette parce que c’est le meilleur d’entre nous : il a un vrai charisme politique, connaît à fond les dossiers, parle très bien, est émouvant. Il a toutes les qualités». En janvier 2019, il fait partie des 500 personnalités qui ont appelé à un «lundi vert» sans viande ni poisson, dans le cadre d’une campagne visant à encourager un changement du comportement alimentaire des Français. Son nouveau film, intitulé Woman, devrait sortir courant 2019.
Yann Arthus-Bertrand a reçu différentes distinctions: insignes de chevalier de la Légion d’honneur (2001), ceux de chevalier le l’Ordre du Mérite Agricole (2003) puis nommé officier du même ordre (2007). Il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 2006. Le 17 juin 2008, Nicolas Sarkozy lui a remis les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite.

  • Lions, 1983.
  • Roland Garros 84 (avec Jacques Chancel), 1984.
  • Les Massai (avec Jacqueline Roumeguère-Eberhardt), 1984.
  • Safari vénitien : Carnaval de Venise (avec Georges Rivière), 1985.
  • Roland Garros (avec Denis Lalanne), 1986.
  • Thierry Sabine, le Dakar 1986 (avec Christian Van Ryswyck), 1986.
  • Venise vue du ciel (avec Patrick Le Guelvout), 1988.
  • L’Île-de-France vue du ciel(avec Anne Arthus-Bertrand), 1988.
  • L’Alsace vue du ciel (avec Anne Arthus-Bertrand), 1989.
  • Le Dakar 1989 (avec Jean Yves Montagu),  1989.
  • Paris vu du ciel, 1990.
  • Bestiaux (avec Alain Raveneau), 1991.
  • Les Îles de France vues du ciel (avec Dominique Le Brun), 1991.
  • La Loire vue du ciel (avec Jacques Boislève), 1992.
  • Les Chiens (avec André Pittion-Rossillon), 1992.
  • Les Chats (avec Sabine Paquin et Danièle Laruelle), 1993.
  • Côtes de Bretagne vues du ciel – Daniel Yonnet et Yann Arthus-Bertrand, 1993.
  • Côtes de Méditerranée vues du ciel (avec Jean Contrucci), 1993.
  • Le Lot vu du ciel (avec Jean-Yves Montagu), 1994.
  • Côtes-d’Armor vues du ciel (avec Jean-Yves Montagu), 1994.
  • Paris, hier et aujourd’hui (avec Caroline Haardt de la Baume et Roger Henrard), 1994.
  • Roland Garros 1994 (avec Patrice Dominguez), 1994.
  • Côtes atlantiques vues du ciel de la Loire aux Pyrénées (avec Gérard Guicheteau), 1994.
  • Paris d’hier et d’aujourd’hui (avec Roger Henrard et Caroline Haardt de la Baume), 1996.
  • La Bourgogne vue du ciel (avec Anne Arthus-Bertrand), 1996.
  • L’Argentine vue d’en haut (avec Félisa Larivière), 1996.
  • Le Kenya vu du ciel (avec Anne Arthus-Bertrand), 1997.
  • Ferrari 250 GTO : 35th Anniversary (en anglais, avec John Lamm et Alberto Martinez), 1997.
  • Les Yvelines vues du ciel au fil de l’Histoire (avec Patrick Wassef), 1998.
  • Le Maroc vu d’en haut (avec Anne Arthus-Bertrand), Éditions de la Martinière, 1998.
  • La Turquie vu d’en haut (avec Janine Trotereau), Éditions de la Martinière, 1998.
  • L’Égypte vue d’en haut (avec Christiane Desroches Noblecourt), 1998.
  • Le Lion, 1999.
  • Paris vu du ciel (avec Gérard Gefen), 1999.
  • La Terre vue du ciel, Éditions de la Martinière, 1999.
  • 365 jours pour la Terre, 2000.
  • Le Lot en Quercy, 2000.
  • Roland-Garros 2000, 2000.
  • Chats (avec Danièle Laruelle), 2000.
  • Chiens (avec André Pittion-Rossillon), 2000.
  • Être photographe, 2001.
  • New York vu d’en haut (avec John Tauranac), 2001.
  • La Grèce vue d’en haut (avec Janine Trotereau), Éditions de la Martinière, 2002.
  • Les Côtes d’Armor vues d’en haut (avec Charles Josselin), 2002.
  • Paris vu du ciel (avec Gérard Gefen), Éditions de la Martinière, 2002.
  • Des bêtes & des hommes (avec Claude Michelet), 2002.
  • La Terre racontée aux enfants (avec Hubert Comte et David Giraudon), 2002.
  • La Terre vue du ciel, Éditions de la Martinière, deuxième édition, 2002.
  • L’Archéologie vue du ciel, 2002.
  • Disneyland Paris : De l’esquisse à la création (avec Alain Littaye et Didier Ghez), 2002.
  • L’Avenir de la Terre : Le développement durable raconté aux enfants (avec Philippe-J Dubois et Valérie Guidoux), 2003.
  • Le Rhône vu du ciel, 2003.
  • Les Yvelines vues du ciel au fil de l’histoire (avec Patrick Wassef), 2003.
  • Revue Dada, numéro 96 (avec Jean Poderos et Sandro Botticelli), 2003.
  • Répertoire chats, 2003.
  • Répertoire chiens, 2003.
  • Être photographe (1 livre + 1 DVD), 2003.
  • Chevaux (avec Jean-Louis Gouraud), 2004.
  • Le Plus Beau Cheval du monde (avec Christophe Donner), 2005.
  • Une France vue du ciel (avec Patrick Poivre d’Arvor), Éditions de la Martinière, 2005.
  • Les Chats (avec Danièle Laruelle), 2005.
  • Les Chiens (avec André Pittion-Rossillon), 2005.
  • Terre grandeur nature : Les chefs-d’œuvre des plus grands photographes – David Attenborough, Yann Arthus-Bertrand, 2005.
  • 365 jours pour réfléchir à notre Terre – Yann Arthus-Bertrand, 2006.
  • Algérie vue d’en haut (avec Benjamin Stora, Djamel Souidi et Jean Daniel), Éditions de la Martinière, 2006.
  • Nids ethniques (préface du livre de Nicolas Reynard et Jean-Louis Marzorati), 2006.
  • Regards partagés sur la Terre (avec Albert Jacquard et Isabelle Delannoy),2006.
  • La Même Flamme : 50 ans de défis et d’exploits Handisport (avec Jean-Claude Killy et Patrick Poivre d’Arvor), 2006.
  • Bestiaux : Un patrimoine français (avec Gérard Larcher et Caroline de Charon), 2006.
  • La Grande Terre, 2007.
  • Le Catalogue GoodPlanet.org : 1 000 façons de consommer responsable, 2008.
  • Thaïlande, 9 jours dans le royaume, Éditions du Pacifique, 2008.
  • 6 milliards d’Autres, 2009.
  • 2 degrés de trop : Mieux comprendre les enjeux de Copenhague, 2009.
  • La biodiversité, 2010.
  • New York, 2010.
  • L’Algérie vue du ciel, Éditions de la Martinière, 2011.
  • Des forêts et des hommes, Éditions de la Martinière, 2011.
  • Savane : Un océan d’herbes, Éditions de la Martinière, 2011.
  • Vivre ensemble : 7 milliards d’humains, Éditions de la Martinière, 2011.
  • 20 ans après… La terre ? : Le bilan du développement durable, Éditions de la Martinière, 2012.
  • L’homme et la mer, Éditions de la Martinière, 2013.
  • L’avenir de la Terre racontée aux enfants, Éditions de la Martinière Jeunesse, 2014.
  • New York : Une histoire d’architecture, Éditions de la Martinière, 2014.
  • Human, , Éditions de la Martinière, 2015.
  • Raconte moi une Terre pour demain, Éditions de la Martinière Jeunesse, 2015.
  • La Terre vue du ciel : un portrait aérien de la planète, édition 2017, Éditions de la Martinière, 2016.
  • Le Maroc vu du ciel, Éditions de la Martinière, 2018.
  • La Catalogne vue du ciel, Éditions de la Martinière, 2018.

 

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