Greenpeace

13, rue d’Enghien
75010 Paris
Tél. : 01 80 96 96 96
E-mail : contact-france@fr.greenpeace.org
Site : http://www.greenpeace.org/france

Avec 3500 salariés répartis dans un réseau de 25 structures nationales et régionales présentes dans plus de 55 pays et des ressources globales de plus de 460 millions d’euros en 2022, Greenpeace constitue une véritable multinationale écologiste. Greenpeace France, sa filiale française forte de 150 salariés, entend «mettre en oeuvre un nouveau modèle sociétal», afin «d’amorcer la nécessaire rupture avec une vision productiviste et consumériste». L’association a récemment redéfini ses objectifs stratégiques pour la période 2023-2025 : «Notre mouvement doit changer d’échelle et se compter non plus en dizaines de milliers de personnes dans la rue, mais en millions de personnes engagées à tous les niveaux. Nous devons contribuer à renforcer le niveau d’exigence et de radicalité de la société dans son ensemble.» Dans ce cadre, Greenpeace privilégie 4 axes : «toxification des hydrocarbures et sortie des énergies fossiles» ; «dénonciation de l’élevage industriel et mise en avant d’un changement de modèle agricole» ; «protection de la haute mer, sanctuarisation des fonds marins, protection des forêts tropicales et lutte contre la déforestation importée» ; «promotion de la transition énergétique».
Par rapport aux autres organisations écologistes, l’image de marque de Greenpeace réside dans ses actions «non violentes» spectaculaires et médiatiques. Sa communication est très professionnelle, Greenpeace s’occupant de la production et de la diffusion des images de ses actions commandos, pour que celles-ci soient ensuite livrées aux médias et exploitables en tant que telles. Pour certaines campagnes en France, Greenpeace a souvent fait appel à l’agence DDB, 3ème groupe de communication en France. D’ailleurs, Axel Renaudin, le directeur de la communication de Greenpeace entre 2009 et 2015, avait travaillé auparavant à DDB pendant plusieurs années, notamment sur les comptes Pepsi Co et Greenpeace. Pour accroître son impact médiatique, l’association fait aussi appel à des people comme les comédiennes Marion Cotillard et Mélanie Laurent.
Greenpeace privilégie aussi les actions spectaculaires de «guérilla marketing», stigmatisant directement des entreprises, comme Petit Navire sur la problématique de la pêche, Mattel sur celle de la déforestation ou encore différentes marques de mode «épinglées pour des produits toxiques dans leurs vêtements». Jean-François Julliard,  directeur général de Greenpeace France, explique leur stratégie : «Généralement, nous ciblons les plus gros. Nous savons par expérience que cela a plus d’influence sur le secteur. Dans un secteur ultra-concurrentiel comme la grande distribution, nous savons que si Leclerc bouge, les autres enseignes suivront.» Il ajoute : «Nous refusons les partenariats pour des raisons d’indépendance économique, politique et financière.» Cependant, il existe des collaborations entre Greenpeace et des entreprises, Jean-François Julliard admettant par exemple que «Michelin fait partie des entreprises avec lesquelles nous avons des relations que je qualifierais de constructives». De même, pendant la campagne contre les OGM, il y avait une collaboration de fait avec Carrefour, comme en témoigne Arnaud Apoteker : «Ce que faisait Carrefour aidait la campagne de Greenpeace, et ce que faisait Greenpeace, évidemment, aidait sans doute le travail de Carrefour, y compris pour la recherche de fournisseurs et d’autres opérateurs.» En outre, en 2005, en partenariat notamment avec Biocoop La Nef et les Amis de la Terre, Greenpeace a cofondé Enercoop, «un fournisseur alternatif d’énergie 100% renouvelable».
Les opérations spectaculaires ne sont plus, depuis plusieurs années, le seul mode d’opérer de Greenpeace. L’association s’est donc impliquée dans le lobbying auprès des instances nationales et internationales, à l’instar de sa participation au Grenelle de l’environnement, aux Conférences environnementales ou aux Etats généraux de l’alimentation. Greenpeace France s’est aussi engagée dans un travail d’expertise, publiant régulièrement des études ou des enquêtes sur des thématiques diverses.
La priorité des campagnes et des actions n’est pas décidée par Greenpeace France, mais au siège international de l’association à Amsterdam. Les responsables de Greenpeace France ont certes des marges de manœuvre, mais la structure est verrouillée et peu démocratique. Ils sont avant tout des salariés de l’association, se soumettant donc aux impératifs et argumentaires décidés par leur employeur, le siège international.
Avec l’arrivée en 2005 de Pascal Husting comme directeur général, Greenpeace a connu une plus grande professionnalisation, ce qui a entraîné de nombreuses tensions internes. Comme l’a admis Pascal Husting, «sur les 45 salariés présents au moment de mon arrivée, 25 ont quitté Greenpeace». En octobre 2023, Le Monde a reçu «une vingtaine de témoignages de salariés, ex-salariés et militants qui font état d’une charge de travail élevée et d’un climat social très difficile dans le bureau français de l’ONG internationale». Jean-François Julliard déclare être conscient de ces difficultés et souligne la nécessité de travailler sur quatre axes : «Comment augmenter nos ressources financières, réduire nos charges, optimiser le fonctionnement des équipes, et mener une réflexion sur le modèle de la gouvernance. En mai, j’ai dit qu’on avait un modèle qui ne tenait plus, à Greenpeace France. Si on ne change pas les choses à différents niveaux, on va dans le mur.»
Mais déjà bien avant cette professionnalisation, dès les années 90, certains anciens responsables de Greenpeace critiquaient déjà les dérives supposées de l’association, comme Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd Society, qui va même jusqu’à qualifier la multinationale verte de «machine à fric». Ou encore Jacky Bonnemains, ex-président de Greenpeace France, qui estime que «Greenpeace est devenu la caricature du nouveau riche. Ils ne savent pas quoi faire de leur argent mais ils le gardent soigneusement.»

Association de la loi de 1901, créée en 1977. Depuis janvier 1993, Greenpeace est agréé pour la protection de l’environnement. L’association a créé un fonds de dotation en août 2009. En 2022, Greenpeace revendique 35 groupes locaux.

Equipe

  • Jean-François Julliard : directeur général
  • Laurent Wainer : directeur Administratif et financier
  • Jérôme Frignet : directeur des programmes
  • Laurence Veyne : directrice de communication
  • Mélanie Veillaux : chargée de communication média
  • Héloïse Pichon : chargée de communication média
  • Guillaumine Lickel : chargée de communication média
  • Cécile Cailliez : chargée de communication média
  • Jenny Joussemet : chargée de campagne Climat
  • Sarah Fayolle : chargée de campagne Climat
  • Nicolas Nace : chargé de campagne pour la transition énergétique
  • Kim Dallet : chargée de communication Climat
  • Yannick Rousselet : chargé de campagne Nucléaire
  • Suzanne Dalle : chargée de campagne Agriculture
  • Eric Moranval : chargé de campagne Forêts
  • Clara Jamart : responsable campagne agriculture et alimentation
  • Hélène Bourges : responsable des campagnes Pétrole et Océans
  • Edina Ifticene : chargée de campagne Océans
  • François Chartier : chargé de campagne Océans
  • Cécile Génot : campagnes Energies renouvelables et Océans
  • Elodie Ferra : responsable Campagnes Citoyennes
  • Vincent Marchand : responsable de projet
  • Elodie Paluszezak Chantrel : chargée de mobilisation
  • Eléonore Thélot : Institutional communication
  • Sélyne Ferrero : Head Of Digital
  • Elsa Palito : responsable pôle photo et vidéo
  • Alexis Chailloux : responsable voyage bas-carbone
  • Swapna Filatriau : directrice des Ressources Humaines
  • Frédérique Claisse : responsable des Ressources humaines
  • Chloé Saller : responsable Recrutement Diversité et Inclusion
  • Léa Schwarcz : Fundraiser & Digital Acquisition Manager
  • Virginie Champalle : responsable fidélisation
  • Cédric Gervet : chef de projet
  • Anne-Marie Schmit : directrice de la Collecte de Fonds et des Relations Adhérents
  • Suzanne Dell’Orto : responsable des programmes grands donateurs, legs, fondations
  • José Santos : manager de Programmes de Collecte de Fonds
  • Marie-Ève Lhuillier : directrice de Collecte de Fonds
  • Gandou Bertrand : responsable Mobilisation
  • Guillaume Bienvenu : responsable des parcours d’engagement
  • Pierre Klipfel : directeur artistique
  • Laurent Le Gouanvic : Digital Campaigner
  • Jean-Baptiste Paulhet : Digital Strategist
  • Fabio Gbadoe : Traffic Manager
  • Sylvianne Turri : coordinatrice du Recrutement des Ressources Humaines pour Face à Face
  • François Courtine : comptable général

Conseil d’administration

  • Stéphane Barde: président du Conseil d’Administration
  • Eric Burgstahler : secrétaire
  • Nathalie Biteau : trésorière
  • Eloïse Amini
  • Eve Karoubi
  • Déborah Poulvelarie

Assemblée Statutaire

Membres élus

  • Eloïse Amini
  • Fanny Berlingen
  • Titouan Billon
  • Catherine Blanc
  • Sylvie Bocquet
  • Natacha Cavatz
  • Elisabeth Charvet
  • Juliette Douchet
  • Malou Février
  • Chloé Gourmel
  • Eve Karoubi
  • Véronique Laveissière
  • Lina Nekipelov

Membres nommés

  • Evelyne Antonio
  • Bernard Baissat
  • Stéphane Barde
  • Nathalie Biteau
  • Thomas Bonduelle
  • Sylvain Breuzard
  • Éric Burgstahler
  • Martial Cozette
  • Philippe Dorleans
  • Kim Gordon-Bates
  • Sabine Hilaire-Betbeder
  • Déborah Poulvelarie
  • Anne-Marie Schmit
  • Valérie Thomas

L’histoire de Greenpeace commence avec un petit groupe de militants qui, en 1973, décide de mener campagne contre les essais nucléaires français à Mururoa. Les militaires français arraisonnent le bateau de Greenpeace, et l’un des militants, David McTaggart, est blessé. Les images de l’agression, prises par un membre de l’équipage, seront reprises dans la presse internationale. L’émergence de Greenpeace dans les années suivantes est liée à la personnalité trouble de David McTaggart, un Canadien soupçonné d’escroquerie. En 1977, David McTaggart, alors qu’il n’est pas un membre fondateur de Greenpeace, fait un putsch : il fonde sa propre branche de Greenpeace, créant des bureaux à Paris et à Londres avant d’installer le siège de Greenpeace International à Amsterdam.
La branche française est principalement créée par Katia Kanas et Jacky Bonnemains. En 1987, deux ans après l’attentat contre le Rainbow Warrior, Greenpeace France doit fermer ses portes. Greenpeace France redémarrera en 1989. Mais c’est surtout à partir de 1997, quand Bruno Rebelle devient directeur exécutif de Greenpeace France, que l’association prend véritablement son essor. Bruno Rebelle fait passer en quelques années le nombre d’adhérents de 18.000 à 65.000 et l’équipe salariée progresse de 7 à 47 permanents.

Communication : En 2022, Greenpeace France estime avoir eu 14.000 retombées médias. L’association est surtout connue pour ses actions spectaculaires à visées médiatiques ainsi que ses campagnes publicitaires (photo ou vidéo).  Par exemple, en septembre 2023, des activistes de Greenpeace ont fait obstacle à l’arrivée du terminal méthanier avant son arrivée au port du Havre. En juillet 2023, Greenpeace a déversé une tonne d’algues vertes devant les portes de la préfecture du Finistère. En février 2022, Greenpeace France a mené une action devant les portes du Salon de l’Agriculture avec une banderole géante sur laquelle était écrit «Pour une agriculture durable – Non aux nouveaux OGM». En juillet 2020, Greenpeace a déployé une banderole sur la grue surplombant Notre-Dame-de-Paris pour dénoncer l’inaction climatique de la France. En mars 2017, des militants de l’ONG Greenpeace ont déversé quelque 3000 litres de mélasse devant le siège de Total, à La Défense, pour protester contre un projet d’exploration pétrolière, sur le fleuve Amazone. En octobre 2017, des militants de Greenpeace ont allumé un feu d’artifice sur le site nucléaire de Cattenom ; ils ont été condamnés à des peines de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme.
Ces dernières années, l’association a régulièrement collaboré avec l’agence publicitaire 84.Paris. En décembre 2017, ils signent un film catastrophe «sur l’impact dramatique sur la planète de la surconsommation et la surproduction de viandes liées à l’élevage industriel». En juillet 2018, ils diffusent un spot contre l’élevage industriel. En décembre 2019, ils lancent une publicité dans laquelle Star Wars est détourné pour dénoncer le côté obscur d’Emmanuel Macron au sujet du climat. En mars 2020, Greenpeace France lance campagne de communication conçue avec l’agence Strike pour dénoncer l’inaction climatique des décideurs politiques. Toutefois, la régie Mediatransports et plusieurs cinémas n’ont pas accepté de diffuser cette campagne.
Campagnes : L’association mène en France plusieurs campagnes principales. En 2022, la budget est réparti à 36% sur la thématique «Océans-Pétrole», 32%  sur «Climat-Energie» et 32% sur «Agriculture-Forêts».
Sur «Climat-Energie», l’association mène des actions de lobbying auprès des responsables français, mais cible aussi les entreprises impliquées dans les énergies fossiles, comme avec la campagne contre l’exploitation des sables bitumineux par Total ou celle contre Volkswagen qui «s’oppose à deux lois européennes stratégiques pour la protection du climat». Quant au nucléaire, il a toujours été une campagne privilégiée de Greenpeace, avec des actions contre l’EPR et des blocages de convois de déchets nucléaires. Avec l’accident de Fukushima de mars 2011, Greenpeace a refait du nucléaire une de ses campagnes phares. En 2019, dans le cadre de l’action «L’affaire du siècle», Greenpeace s’est associé à Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et Oxfam France afin d’assigner l’État en justice pour inaction face aux changements climatiques, et non-respect de ses obligations internationales, européennes et françaises.
Sur la problématique «Pétrole», l’association a lancé en 2021 une large campagne contre la multinationale Total, expliquant qu’elle «use de son immense pouvoir d’influence pour garantir la pérennité de son modèle économique basé sur les énergies fossiles. À notre insu, Total est partout dans nos vies : écoles, musées, stades…»
Sur la question agricole, Greenpeace France a longtemps mené campagne contre les OGM jusqu’à la loi sur les OGM en 2008 (alors qu’aux Etats-Unis, Greenpeace a très peu fait campagne sur les OGM). Avec le moratoire sur la culture du maïs transgénique MON810 en France, Greenpeace France a progressivement réorienté sa campagne. Aujourd’hui, elle cible en particulier les pesticides. Depuis mai 2015, Greenpeace a lancé une «course zéro pesticide» entre les 6 principales enseignes de la distribution française. En juin 2015, elle publie par exemple un rapport intitulé Pommes empoisonnées – Mettre fin à la contamination des vergers par les pesticides grâce à l’agriculture écologique. Depuis 2018, l’association s’attaque à la consommation de viande et a lancé une campagne de mobilisations pour demander deux menus sans viande ni poisson par semaine dans les cantines d’écoles. En 2021, Greenpeace mène une campagne contre les «OGM masqués», estimant que «les nouveaux OGM présentent les mêmes risques que les précédents : il n’y a donc aucune raison qu’ils échappent au cadre réglementaire en vigueur». En février 2023, Greenpeace demande un moratoire sur les «fermes-usines», affirmant que «environ 60% des animaux d’élevage sont concentrés dans 3010 fermes-usines, qui ne représentent pourtant que 3% des fermes d’élevage».
La campagne «Forêts» vise principalement à dénoncer l’importation en France de bois illégal ou provenant de déforestations. Début 2013 à Caen, quinze militants procèdent à une saisie de bois illégal, accusant le gouvernement de ne pas appliquer le règlement sur le bois de l’Union européenne. En juin 2011, Greenpeace a notamment ciblé le fabricant de jouets Mattel, car «il s’approvisionne en papier d’emballage auprès d’Asia Pulp and Paper (APP), entreprise tristement célèbre pour son impact destructeur sur les forêts». En mars 2013, Greenpeace lance un défi à la haute couture sur trois segments de leurs chaînes d’approvisionnement : le cuir, le papier d’emballage et le textile. Ciblant notamment Hermès et Chanel, Greenpeace considère que «les modes de production de ces matières peuvent contribuer à la destruction des forêts en Indonésie, en Amazonie, et à la contamination toxique des ressources en eaux de la planète». Greenpeace est aussi engagée dans une campagne dénonçant l’industrie de l’huile de palme.
Enfin, la campagne «Océans» a surtout porté sur la pêche du thon rouge et l’association demande un moratoire sur la pêche industrielle. Depuis 2014, Greenpeace cible l’entreprise Petit Navire, leader du thon en boîte sur le marché français. En juillet 2017, Greenpeace s’est félicité que Thai Union, la maison-mère de Petit Navire, s’est engagé sur la voie de la pêche durable.
Lobbying : Greenpeace déclare avoir dépensé entre 25.000 et 50.000 euros en 2022 pour des activités de lobbying auprès des députés et sénateurs (contre 700.000 et 800.000 euros en 2017, entre 200.000 et 300.000 euros en 2018 et 2019, entre 10.000 et 25.000 euros en 2020, et 25.000 et 50.000 euros en 2021). L’association a déclaré 24 actions de lobbying en 2017, 9 actions en 2018, 14 actions en 2019, 12 actions en 2020, 7 actions en 2021 et 9 actions en 2022.
Pétitions : Parmi les pétitions en cours : «Stop aux énergies fossiles !» avec plus de 287.000 signatures, «Dites non aux fermes-usines en France !» avec plus de 148.000 signatures, «Non à l’exploitation minière en eaux profondes» avec plus de 407.000 signatures, «Déforestation et élevage : stop au massacre» avec plus de 111.000 signatures et «Non aux OGM masqués !» avec plus de 72.800 signatures.

AnnéeProduitsChargesRésultat
202231.844.707 €32.199.517 €-354.809 €
202130.738.817 €29.017.372 €1.721.446 €
202028.360.407 €26.383.069 €1.977.337 €
201926.692.657 €25.468.662 €1.223.995 €
201824.945.647 €24.012.494 €933.154 €
201721.520.579 €21.518.658 €1921 €
201619.776.900 €19.439.590 €337.311 €
201518.751.320 €18.277.832 €473.488 €
201416.749.012 €16.440.376 €308.636 €
201315.865.010 €15.625.068 €239.942 €
201214.581.338 €14.627.032 €-45.694 €
201114.158.788 €14.507.201 €-348.313 €
201012.272.087 €11.615.628 €656.459 €
200910.676.419 €10.046.194 €630.225 €
20089.504.230 €7.406.405 €2.097.825 €
20079.004.475 €7.070.843 €1.933.632 €

Greenpeace France a plus que doublé ses recettes en dix ans. Toutefois, en 2022, l’association a eu un résultat déficitaire après une dizaine d’années de progression et de résultats positifs. Elle explique cela par la diminution du nombre de donateurs (-4000 donateurs en 2022), «le plus souvent pour des raisons financières», et aussi par le fait que «les réserves et provisions sont en banque sur des placements très éthiques qui génèrent trop peu de produits financiers pour compenser un tant soit peu l’inflation».
L’association est en autofinancement total, puisqu’elle refuse les dons des institutions privées et publiques. Fin 2022, l’association revendique en effet 237.434 adhérents. Cependant, cet autofinancement est réalisé par un important effort de collecte de fonds puisqu’il représente environ 24% de son budget, c’est-à-dire 7,6 millions d’euros en 2022. En fait, Greenpeace embauche des «recruteurs» (et non des militants) qui vont ensuite dans la rue pour récolter des fonds auprès du grand public. Cette approche marketing et professionnelle est totalement assumée par les responsables de Greenpeace. Ainsi, Pascal Husting, ancien directeur général de Greenpeace France, explique : «Nous avons été les développeurs de ce mode opératoire au milieu des années 1990. Aujourd’hui, en France, 90% du marché du “street marketing” est géré par des anciens de Greenpeace.»
Environ 42% des recettes sont directement consacrés aux campagnes en France (13,5 millions d’euros pour les campagnes). De plus, en 2022, Greenpeace France a donné 8,5 millions d’euros à Greenpeace International. Déjà en octobre 2012, un rapport de la Cour des comptes avait noté que la Cour «s’est trouvée dans l’impossibilité de se prononcer sur l’emploi des fonds versés par Greenpeace France à la fondation Greenpeace International, qui représentent environ 20 % des ressources collectées par Greenpeace France». Elle ajoute : «Sous cette réserve, les dépenses exposées par Greenpeace France, que la Cour a examinées, sont conformes tant aux statuts de l’association qu’aux objectifs poursuivis par ses appels à la générosité publique. La Cour juge souhaitable qu’à terme, la part des dépenses de l’association consacrées à ses missions sociales s’accroisse.»

Principales sources extérieures de financement

«Pour garantir son indépendance d’action et sa liberté de parole», Greenpeace France se targue de refuser «toute subvention et n’accepte que les dons de ses adhérents». Cependant, Greenpeace International ou différentes branches nationales acceptent des dons d’associations et de fondations. Ainsi, depuis 2015, Greenpeace USA a par exemple reçu 3,3 millions de dollars de la David and Lucile Packard Foundation, ou encore 2,6 millions de dollars de la William and Flora Hewlett Foundation depuis 2014. Greenpeace USA a régulièrement reçu des dons de fondations comme la Climate and Land Use Alliance (une initiative de plusieurs fondations, dont la Fondation Ford), Rockefeller Brothers Fund, Turner Foundation, John D. & Catherine T. MacArthur Foundation, V. Kann Rasmussen Foundation, Blue Moon Fund, Trust for Mutual Understanding, Marisla Foundation, Charles Stewart Mott Foundation, Wallace Global Fund.
Il est un fait aussi que Greenpeace International a son siège dans la paradis fiscal des Pays-Bas, avec plusieurs fondations opaques : Stichting Greenpeace Council, Stichting Phoenix, Stichting Iris, Stichting Rubicon, Stichting Theseus, Stichting Varuna, Greenpeace Licensing B.V.

Le Fonds de dotation Greenpeace France

N’étant pas reconnue d’utilité publique, Greenpeace France n’est pas habilitée à recevoir des libéralités (legs ou donations). C’est pourquoi l’association a créé son fonds de dotation dès août 2009. En 2022, ce fonds a financé les campagnes de l’association à hauteur de 650.000 euros.
En 2022, les dotations consomptibles s’élèvent à 793.698 euros pour 18 legs (contre 935.002 euros pour 18 legs en 2021, 328.804 euros pour 14 legs  en 2020, 574.238 euros pour 19 legs en 2019, 2.089.974 euros pour 15 legs en 2018, 720.583 euros pour 11 legs, 776.372 euros pour 10 legs en 2016 et 714.751 euros pour 7 legs en 2015).

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