Ecologie Sans Frontière

Hôtel Solar
22, rue Boulard
75014 Paris
Tél. : 01.43.27.79.08
Email : ecologiesansfrontiere@wanadoo.fr
Site : http://ecologiesansfrontiere.fr

Peu connue du grand public et sans base militante, Ecologie sans Frontière (ESF) privilégie les actions judiciaires, menant peu d’actions sur le terrain, hormis contre la pollution de l’air. Les représentants d’ESF sont d’ailleurs ponctuellement invités à s’exprimer dans les médias lors des pics de pollution atmosphérique. De taille très modeste, elle est pourtant apparue lors des négociations du Grenelle de l’environnement aux côtés des sept grandes associations écologistes nationales. Cette présence surprenante s’explique par la proximité du fondateur d’ESF, Franck Laval, avec les milieux politique du centre et de droite, en particulier le ministre de l’Ecologie de l’époque, Jean-Louis Borloo. Tous deux ont en effet milité ensemble au sein de Génération Ecologie dans les années 90, ainsi que Nadir Saïfi, le vice-président d’ESF. C’est Franck Laval qui aurait soumis l’idée du Grenelle de l’environnement dès décembre 2006 à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Emploi, de la cohésion sociale et du logement. Le ministre lui aurait en effet demandé «de constituer un plateau d’une quinzaine de personnes pour un déjeuner sur le thème de l’environnement». Selon Frank Laval : «Je suis retourné voir NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet), elle a ensuite convaincu Nicolas Sarkozy.»
ESF est donc avant tout une structure de réseau et d’influence. On a retrouvé l’association au sein de L’Alliance pour la planète, et Franck Laval comme cofondateur des Amis d’Europe Ecologie (proche des frères Cohn-Bendit), administrateur de Greenpeace avant d’en devenir membre de son assemblée statutaire. Le 2 juillet 2012, ESF avec Générations Futures, et quelques autres petites associations, ont lancé le Rassemblement pour la planète, afin de pouvoir être présents lors de la Conférence Environnementale prévue en septembre 2012. Frank Laval explique cette initiative ainsi : «Beaucoup de petites associations spécialisées étaient frustrées de n’avoir pu participer au Grenelle alors qu’elles ont une expertise indispensable. Nous avons donc décidé de laisser la place que nous occupons (au Conseil national du développement durable et du Grenelle de l’environnement) à cette nouvelle fédération, pour qu’elle pèse davantage face aux lobbies.» ESF est également partenaire de l’association Démographie Responsable qui milite pour une décroissance démographique, considérant que «la multiplication des problèmes écologiques, les tensions sur les matières premières, la pollution, les migrations semblent bien montrer que désormais ces limites sont atteintes et qu’en quelque sorte Malthus n’ait pas eu tort comme on le dit souvent, mais au contraire, ait eu raison avant l’heure».
Par ailleurs, le vice-président d’ESF, Nadir Saïfi, a été attaché parlementaire de la sénatrice écologiste Leila Aïchi (Modem), exclue d’EELV après son soutien à Valérie Pécresse pour le second tour des régionales en 2015. Et le président d’ESF, Gilles Lacan, est collaborateur de la députée Modem Laurence Vichnievsky. En outre, les principaux responsables d’ESF ont créé en juillet 2014 l’association écologiste de droite VertLibre. Selon Frank Laval, «la gauche a vampirisé l’écologie» et  «il faut briser le tabou : la droite doit avoir ses écologistes». Toutefois, VertLibre est inactif depuis.

Association de la loi de 1901, créée en 1998. C’est sous le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, proche du président d’ESF, que l’association reçoit en 2008 l’agrément au titre de la protection de l’environnement. Cet agrément n’a pas été renouvelé fin 2012.

Conseil d’administration

  • Gilles Lacan : président
  • Nadir Saïfi : vice-président
  • Fareth Saïfi : trésorier
  • Franck Laval : fondateur
  • Hélène Pelosse
  • Jean-Yves Leber

En 2000, après le naufrage de l’Erika, ESF crée un fugace Comité anti-marée noire pour «déterminer les responsabilités et obtenir des réparations pour toutes les victimes ayant subi un ou des préjudices directs ou indirects suite aux conséquences du naufrage de l’Erika». En 2001, ESF mène une guérilla juridique sur la question de la pollution de l’air, en attaquant les autorités françaises devant le Tribunal administratif, puis le Conseil d’Etat et enfin devant la Cour de justice des Communautés européennes. En 2005-2006, ESF participe à la tournée de l’humoriste Marc Jolivet, président d’honneur de l’association. En 2006, ESF participe activement à L’Alliance pour la planète. L’association lance aussi une pétition contre la pollution atmosphérique et publie en 2007 une étude en deux parties sur cette même thématique. En 2008, ESF et Marc Jolivet sont intervenus à l’Université d’été du MEDEF. ESF avance aussi régulièrement des propositions concernant une gouvernance environnementale, notamment la réforme et la modernisation du Conseil économique et social, la mise en œuvre d’un nouveau paritarisme «pour intégrer les associations de protection de l’environnement à la gestion paritaire d’institutions importantes, aux côtés des syndicats» ainsi que dans les entreprises, la création d’un fonds d’indemnisation des agriculteurs victimes des pesticides. En 2012, ESF est partie civile avec d’autres ONG environnementales dans le procès de la société Chimirec pour des faits d’élimination irrégulière de déchets contaminés aux PCB.
En juillet 2012, ESF participe à la création d’une fédération de petites associations écologistes (Générations Futures, Réseau Environnement Santé, Robin des Toits, Respire) baptisée Rassemblement pour la planète, afin de peser lors de la Conférence Environnementale de septembre 2012. En 2013, Jean-Yves Leber, représentant d’ESF au Conseil de la transition énergétique, propose que la finance islamique, et plus largement l’épargne éthique, soient sollicitées pour financer la transition énergétique.
En mars 2014, soutenue par l’association Respire, ESF porte plainte contre X au Pôle Santé Publique du parquet de Paris afin «de déterminer pénalement le ou les responsables du laissez-aller actuel en matière de pollution de l’air qui porte atteinte à la santé de millions de personnes». En mai 2015, le parquet de Paris informait ESF du classement sans suite de cette plainte mais l’association dépose une nouvelle plainte contre X en se constituant partie civile. En juillet 2015, le tribunal administratif de Paris a annulé, sur une requête d’ESF, l’arrêté qui, à la demande de Ségolène Royal, a supprimé l’interdiction des flambées d’agrément à Paris. Suite au scandale Volkswagen, ESF dépose plainte contre X en septembre 2015 «pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui». En mars 2016, ESF et L214 assignent la société exploitant la «ferme des 1000 vaches» en Picardie, «afin d’obtenir un droit de visite et le contrôle d’un expert vétérinaire indépendant», mais elles sont déboutées par le tribunal de grande instance d’Amiens. En septembre 2016, ESF cosigne un appel en faveur de «mesures de protection efficaces vis-à-vis de l’exposition des populations aux pesticides». En novembre 2016, ESF a interpellé les candidats aux élections présidentielles de tous les partis politiques, afin de les interroger sur leur position face aux enjeux de protection de l’environnement. En décembre 2016, ESF et Respire annoncent une première action collective au civil contre l’Etat pour mise en cause de responsabilité. Selon eux, ils souhaitent être indemnisés car ils estiment que les mesures préventives contre la pollution de l’air ont été insuffisantes. En février 2017, ESF soutient une mère et sa fille atteintes de pathologies respiratoires importantes qui ont décidé de poursuivre l’Etat pour son inaction face à la pollution de l’air. En juin 2019, le tribunal administratif de Montreuil reconnaît la responsabilité de l’Etat et Nadir Saïfi déclare : «C’est un jugement historique pour les 67.000 Français qui meurent chaque année prématurément à cause de la pollution de l’air. Aujourd’hui, les victimes de la pollution comme des pesticides ne doivent plus avoir peur d’aller devant les tribunaux pour défendre leur santé. La justice envoie un message clair à l’Etat en l’incitant à ne plus protéger les lobbys pollueurs mais les citoyens.»
En mai 2017, ESF cosigne, avec entre autres Démographie responsable et Sea Shepherd, une tribune sur le site Causeur intitulée «Surpopulation : peut-on encore encourager la croissance démographique ?»

ESF est totalement opaque concernant ses finances, puisqu’il n’y a aucune indication sur son site de ses bilans et de ses sources de financement. ESF affirme que «son financement résulte uniquement des donations de ses membres et d’actions de mécénat», et revendique en 2008 plus de 2880 membres donateurs, ce qui paraît démesuré par rapport à la faible activité militante de l’association. En 2006-2007, la Fondation pour une Terre humaine a donné 10.000 euros à ESF pour la réalisation d’une étude sur la pollution de l’air à Paris. ESF a reçu 30.000 euros en 2008, une subvention du ministère de l’Ecologie accordée «pour aider les associations qui en ont fait la demande, à faire face au surcroît d’activités occasionné par les travaux préparatoires aux réunions du Grenelle de l’environnement». En 2015, ESF a reçu 4700 euros du ministère de l’Ecologie et la même somme en 2011.

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