Sea Shepherd France

22 rue Boulard
75014 Paris
Email : contact@seashepherd.fr
Site : http://www.seashepherd.fr/

logo-sscsSpécialisée dans la défense des océans, l’activité principale de la Sea Shepherd est d’utiliser plusieurs grands bateaux dans des actions directes en mer contre notamment la chasse à la baleine, aux phoques, contre la pêche aux requins, au thon rouge, etc. L’association est fortement centrée sur la personnalité charismatique de son fondateur, Paul Watson, considéré comme un héros par les membres de la Sea Shepherd. Cofondateur de Greenpeace, Paul Watson estime en 2019 que «d’ici 2048 il n’y aura plus de pêche parce qu’il n’y aura plus de poissons. Si on veut protéger les océans, il faut un moratoire de 50 ans sur la pêche industrielle dès maintenant».
Certaines de ces actions sont violentes, comme des éperonnages, des abordages en pleine mer et des sabotages sur des navires à quai. L’association n’a pas hésité pas à utiliser des bombes fumigènes et chimiques, ou des mines sous-marines. Par le passé, SSCS s’est targuée d’avoir coulé une dizaine de navires et en avoir éperonnés autant. En août 2017, l’ONG a cependant déclaré la fin de son combat contre les baleiniers japonais, qui disposent selon elle d’une «technologie de niveau militaire» qui la rend impuissante.
En septembre 2022, les deux antennes internationales — Sea Shepherd Global et Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) — ont évincé Paul Watson du conseil d’administration, aboutissant à une scission du mouvement. Selon Paul Watson, «tout cela découle de la volonté du président de SSCS Pritam Singh, de changer l’objectif et la direction de Sea Shepherd aux USA : abandonnant toute stratégie d’action directe, toute campagne controversée et toute confrontation avec des braconniers». Paul Watson crée alors la Sea Shepherd Origins (SSO) avec Lamya Essemlali, fondatrice et présidente de Sea Shepherd France. La SSO est composée de cinq branches de la Sea Shepherd (France, Brésil, Royaume-Uni, Nouvelle-Calédonie, Hongrie) et de la Paul Watson Foundation.
En France, Sea Shepherd France (SSF) revendique une centaine de volontaires et s’occupe principalement de récolter des fonds pour les actions en mer, dont un tiers a été destiné aux campagnes internationales en 2020. La branche française mène aussi des opérations, par exemple «pour alerter sur le sort des dauphins», car «des milliers de dauphins sont sacrifiés chaque année en France pour satisfaire notre appétit de poisson». Fin 2019, Sea Shepherd avec d’autres ONG ont racheté le zoo breton de Pont-Scorff dans le but affiché de rendre les animaux à la vie sauvage. Toutefois, l’opération tourne au fiasco et, en 2021, le zoo est au bord de la ruine, sans avoir mené une seule réintroduction à bien. Par ailleurs, avec 14 groupes locaux en France, SSF mène des campagnes de communication, en particulier en étant présent lors de foires et salons. L’antenne française participe à plus de 150 évènements par an.
Lamya Essemlali, la présidente de SSF, est aussi vice-présidente du parti politique antispéciste Révolution écologique pour le vivant (REV), fondé par l’essayiste Aymeric Caron. En 2020, elle a obtenu 3,5% des suffrages aux municipales dans le 14e arrondissement de Paris, suite à un accord entre la REV et La France Insoumise. Elle estime notamment que «7 milliards d’humains qui mangent de la viande et du poisson, c’est injouable. (…) Si nous ne sommes pas capables d’adapter notre régime alimentaire à la démographie qu’on a atteint, on va dévorer cette planète vivante. C’est darwinien, les espèces qui n’évoluent pas disparaissent. Prenons trois signes avant-coureurs de l’extinction d’une espèce : l’explosion démographique, la surexploitation de ressources et l’occupation de toutes les niches écologiques. On est dedans. On est sur le chemin vers l’extinction.»
La violence des actions de la Sea Shepherd est cohérente avec la pensée écologiste ultra-radicale de Paul Watson. Ce dernier est antispéciste, refusant de placer l’homme au-dessus des autres espèces d’animaux. Ainsi, à propos de la mort de quatre chasseurs de phoques, Paul Watson avait déclaré que c’est «une tragédie, mais le massacre de centaines de milliers de bébés phoques est une tragédie beaucoup plus grave». Ami de Brigitte Bardot, Paul Watson se définit lui-même comme un «conservationniste conservateur» et défend des thèses malthusiennes extrémistes : «Nous devons radicalement et intelligemment réduire la population humaine à moins d’un milliard d’individus. (…) Soigner le corps d’un cancer nécessite une thérapie invasive et radicale, et par conséquent, soigner la biosphère du virus humain devra aussi nécessiter une approche invasive et radicale.» Il assume avoir décrit les être humains comme étant le «Sida de la Terre» et estime qu’il faudrait accorder un droit de faire des enfants qu’aux personnes «intelligentes» et «responsables».
Malgré ces positions radicales, Sea Shepherd a bénéficié de parrainages de «people», comme les comédiens Leonardo DiCaprio, Michelle Rodriguez, Pamela Anderson, etc., et a conclu des partenariats avec des Etats comme le Bénin, le Libéria, le Gabon ou encore le Sierra Leone.

Association de la loi 1901, créée en 2006. En 2020, l’association revendique 11 groupes locaux en France. En 2012, la Sea Shepherd Boutique, une société par actions simplifiée à associé unique, a été créée afin de vendre des produits à l’effigie de la SSF. La SSF est propriétaire du capital de la Sea Shepherd Boutique. En 2022, l’association de la loi 1901 Sea Shepherd Origins est créée, dont la fonction est «d’être un “gardien du temple” des valeurs de Sea Shepherd, c’est une alliance d’antennes de Sea Shepherd (et d’autres organisations) qui s’inscrivent dans la droite ligne éthique du mouvement originel».

Conseil d’administration

  • Paul Watson : président d’honneur
  • Lamya Essemlali : présidente
  • Dominique de Malliard : trésorière
  • Coralie Defours : secrétaire

Equipe

  • Lamya Essemlali
  • Damien Chaumillon
  • Frederic Pizzol
  • Natacha Rault
  • Guyve Hosseinpour

Dans les années 70, au sein de Greenpeace, Paul Watson participe aux premières actions en mer contre la chasse à la baleine. En 1977, il emmène, avec d’autres membres de Greenpeace, Brigitte Bardot sur la banquise, au large des côtes du Labrador, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la chasse aux phoques. La même année, il quitte Greenpeace et fonde l’Earthforce Environmental Society. Avec le soutien financier de Fund For Animals et de la Royal Society for the Prevention Of Cruelty to Animals, Paul Watson achète en 1978 un ancien chalutier britannique, le Westella, qu’il rebaptise le Sea Shepherd. Le 6 avril 1981, la Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) est officiellement enregistrée comme association caritative dans l’Oregon aux Etats-Unis. En 2022, Paul Watson rompt avec la SSCS et Sea Shepherd Global, les accusant de ne plus vouloir mener des actions directes. Cette scission aboutit à la création de Sea Shepherd Origins par Lamya Essemlali, présidente de SSF, et Paul Watson.

Campagnes. Depuis plusieurs années, SSF mène l’opération Dolphin Bycatch, dans le golfe de Gascogne et en Atlantique, afin de dénoncer la prise accidentelle de dauphins. L’opération Nyamba vise à lutter contre le braconnage à Mayotte, «principale menace qui pèse sur la survie des tortues marines». Depuis 2017, SSF comptabilise plus de 1500 patrouilles nocturnes dans le cadre de cette opération. En juin 2019, l’association lance une campagne «Fumer tue l’océan» pour lutter contre les mégots dans les océans. En août 2015, Sea Shepherd France a organisé un rassemblement dans plusieurs villes françaises sous la bannière #StandUp250, en mémoire des centaines de dauphins tués aux îles Féroé. En décembre 2015, des équipes de SSF ont organisé au Cap Roux des patrouilles anti-braconnage pour «enrayer la pêche illégale qu’elle soit professionnelle ou récréative». De juin à septembre 2015, Sea Shepherd France s’est associé au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage «Volée de Piafs» pour venir en aide aux poussins goélands et aux adultes blessés durant leur période de nidification. En juillet 2015, Sea Shepherd a lancé l’opération Mare Nostrum qui vise à dénoncer la pollution marine en Méditerranée. Dans ce cadre, plusieurs plongées ont été organisées pour ramasser des déchets qui tapissent les fonds marins, qui seront par la suite recyclés.
En décembre 2019, avec le soutien du journaliste Hugo Clément, Sea Shepherd avec d’autres ONG rachètent le zoo breton de Pont-Scorff afin de libérer les animaux captifs en les réintroduisant dès que possible dans leur milieu naturel. Toutefois, l’opération tourne au fiasco et, en 2021, le zoo est en liquidation judiciaire, sans avoir mené une seule réintroduction à bien. En mai 2021, SSF fait une proposition de reprise afin de créer un centre de soins et un espace d’accueil ouvert au public sans animaux et dédié aux projets culturels. La proposition est retoquée par le tribunal de commerce de Lorient.
En 2012, l’association s’est beaucoup mobilisée avec une campagne «SOS, sauvez notre capitaine», suite à l’arrestation de leur leader à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main, suite à un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica portant sur des faits datant de 2002. Paul Watson avait en effet été accusé d’avoir mis en danger un équipage de bateau lors d’une opération contre la chasse aux requins en 2002. En mai 2012, Paul Watson est libéré sous caution de 250.000 euros payés par l’acteur Pierce Brosnan et, en juillet, il est en cavale. Interpol a émis une notice rouge le concernant. En juillet 2014, il s’est réfugié en France, où il a été accueilli par son amis Brigitte Bardot. Exilé pendant deux ans en France, où il a notamment rencontré José Bové et son ami Nicolas Hulot, Paul Watson est retourné aux Etats-Unis en août 2016.
Communication : En France, 142 bénévoles répartis dans 11 groupes locaux de SSF participent à de nombreux événements de propagande et de récolte de fonds. Ils interviennent principalement à des foires et des salons (Marjolaine, Salon de la Plongée, Nautic, Mondial du tatouage, etc.), mais aussi lors de concerts (Hellfest, Lollapalooza, Shaka Ponk, M, etc.) et à des conférences. L’association participe aussi à des manifestations (Marche pour la Fin du Spécisme, Vegan Place, etc.)
Contentieux. En 2020, l’association affirme que «près de 40 affaires judiciaires au total ont été menées ou gagnées cette année». Fin 2021, SSF aurait une cinquantaine de procédures en cours. En avril 2019, par exemple, l’association a déposé plainte auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer contre l’aquarium Nausicaà après la mort prématurée des 30 requins-marteaux du centre aquatique. L’association mentionne aussi «plusieurs batailles juridiques pour la défense des requins à La Réunion, des dauphins dans le Golfe de Gascogne et des tortues à Mayotte, mais également contre les activités illégales de pollution et les questions de captivité (plusieurs poursuites judiciaires contre des aquariums pour détention illégale de phoques et des conditions illégales de détention de requins)».
Lobbying. L’association déclare avoir dépensé entre 50.000 et 75.000 euros en 2020, entre 25.000 et 50.000 euros en 2021 pour des activités de lobbying auprès des députés et sénateurs. L’association a déclaré 1 action de lobbying en 2020, 2 actions en 2021. SSF a été épaulé par le cabinet de lobbying MGH Partners.

La plupart des ressources de l’association proviennent de dons collectés auprès du public et SSF déclare «qu’au moins 90% de tous les dons sont directement reversés dans nos campagnes d’action directe». Avant la scission, SSF reversait une partie de ses ressources (30% en 2020) à SSCS et Sea Shepherd Global pour les campagnes internationales. Il est un fait que SSF n’a aucun loyer (son adresse est celle de l’hôtel géré par Franck Laval, président d’Ecologie sans Frontière) et n’a qu’une salariée (la présidente). En 2020, l’association a récolté 630.116 euros par le biais du financement participatif. SSF affirme ne pas accepter de subventions «pour rester libre de ses prises de positions et de ses choix de campagnes». Néanmoins, en 2020, elle a reçu des subventions de la fondation Philanthropia et de la JMG Foundation pour une somme totale de 20.000 euros. A l’occasion des Rencontres Associations et Philanthropes (RAP) de 2020 organisées par 1% for the Planet, l’association a reçu 28.500 euros de la Fondation Léa Nature, Ekibio et Physiologicvet. SSF a reçu également des subventions à l’occasion des RAP de 2018 et 2017, mais les montants ne sont pas connus. En 2018, SSF a reçu 15.000 euros de la Fondation Nature & Découvertes. En 2016, la Fondation Léa Nature a octroyé une subvention de 10.000 euros à SSF et une somme identique en 2015.
Par ailleurs, la SAS Sea Shepherd Boutique a été créée en 2012 afin de vendre en ligne des produits avec la marque «Sea Shepherd». L’association détient 100% des actions de cette société commerciale. Il est expliqué que «le produit des ventes réalisées sur la boutique en ligne Sea Shepherd aura vocation à financer les actions de l’Association Sea Shepherd». La société a été dirigée jusqu’en septembre 2016 par Lamya Essemlali, la présidente de la SSF, et depuis lors par Erwann Merrien, directeur Juridique et Assurances dans une compagnie maritime. En 2020, le chiffre d’affaires de la Sea Shepherd Boutique a été de 1.647.201 euros (108.097 euros en 2013, 50.561 euros en  2012). Depuis 2013, la société ne communique plus ses résultats financiers. En 2020, la Sea Shepherd Boutique a reversé 321.000 euros à la SSF (contre 196.000 euros en 2019, 225.000 euros en 2018, 211.000 euros en 2017 et 64.849 euros en 2016) et 251.905 euros à la Sea Shepherd Global.
L’association a mis en place un fond de dotation permettant de recevoir des legs.

AnnéeProduitsChargesRésultat
2021non connunon connunon connu
20202.694.991 €1.483.831 €1.211.160 €
20192.058.461 €1.883.020 €175.441 €
20181.452.001 €1.653.929 €-201.927 €
20171.313.126 €1.251.662 €61.465 €
20161.225.607 €1.327.507 €-101.900 €
20151.058.433 €715.031 €343.402 €
2014non connunon connunon connu
2013700.750 €534.318 €166.432 €
2012454.745 €426.009 €28.736 €
2011316.894 €316.039 €855 €
2010151.974 €167.577 €-15.603 €

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