Cécile Duflot

Secrétaire nationale des Verts (2006-2010) et d’EELV (2010-2012)
Ministre du Logement et de l’Egalité des territoires (2012-2014)

Cécile Duflot reprend le credo écologiste habituel, expliquant qu’elle est «pour une décroissance sélective et équitable. Il faut anticiper la raréfaction. Réguler les ressources naturelles. De toute façon, si l’on poursuit le mode de développement actuel, il faudra trois planètes pour satisfaire les besoins !» Cependant, elle n’est pas issue de la culture écologiste militante. De par son éducation, elle reconnaît être une «catho de gauche», une expression qu’elle associe «à la solidarité, au partage, à l’éthique de responsabilité». Elle estime que l’écologie politique est «contradictoire avec certaines valeurs de droite : la compétition, le refus du partage des richesses, le “travailler plus pour gagner plus”, “chacun peut s’en sortir s’il le veut”…», précisant qu’elle connaît «bien les Évangiles car je les ai lus et je reste très sensible à leur esprit». Outre l’écologie politique, elle affirme que son engagement s’appuie sur un deuxième pilier : le féminisme.
Au grand désarroi de ceux qui veulent un élargissement du mouvement écologiste, Cécile Duflot plaide pour un fort ancrage à gauche, affirmant que «le Parti socialiste et l’UMP sont tous deux infusés par la logique du productivisme». Cécile Duflot est donc perçue par certains écologistes comme celle qui freine l’élargissement, en imposant à EELV un contrôle bureaucratique de l’ancienne équipe dirigeante des Verts. Alain Lipietz n’hésite pas dire que «la direction sortante (Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et leurs amis) a mis en place une structure oligarchique. Ils ont évidé la démocratie ou, plutôt, ils l’ont suspendue au prétexte des négociations “complexes” pour la constitution des listes régionales, puis de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts». Lors des négociations avec le PS en vue des législatives de 2012, Cécile Duflot a montré un visage d’opportuniste et de carriériste, en décrochant une circonscription facilement gagnable à gauche. Daniel Cohn-Bendit a critiqué le comportement de Cécile Duflot : «Quand on (la) voit par exemple, dans un documentaire, brandir son stylo en jurant qu’elle ne signera jamais un accord avec le PS sans la sortie du nucléaire, et qu’évidemment on le signe quand même car c’est un bon accord, cela est dévastateur.» Il ajoute que «chef de clan, elle impose l’intérêt de ses pairs comme l’intérêt commun».
Quand Cécile Duflot décide en mars 2014 de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls, sa décision est vivement critiquée par François de Rugy et Barbara Pompili, coprésidents du groupe écolo à l’Assemblée nationale qui ont depuis quitté EELV. Début 2015, elle tente en vain de faire émerger une nouvelle force politique à l’extrême gauche en se rapprochant du Front de gauche. En décembre 2015, après l’échec des écologistes aux élections régionales, Cécile Duflot tend «la main à François Hollande» pour «qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation». En novembre 2014, elle estime avoir «les épaules» pour la présidentielle de 2017. Toutefois, dans un sondage de janvier 2016, sa candidature est rejetée par 85% des personnes interrogées. En octobre 2016, elle est éliminée dès le premier tour de la primaire écologiste, derrière Yannick Jadot et Michèle Rivasi. En juin 2017, Cécile Duflot a été éliminée dès le premier tour de l’élection législative avec seulement 14% des voix.
Par ailleurs, le Canard enchaîné l’a épinglée quand, à Noël 2009, Cécile Duflot est partie en vacances avec son compagnon aux Maldives, soulignant un «bilan carbone catastrophique».

Urbaniste de profession, Cécile Duflot a une maîtrise de géographie et est diplômée de l’ESSEC et titulaire d’un DEA Sociétés occidentales. Elle commence à militer à l’Action catholique des enfants (où elle fait de l’éducation populaire dans la ZUP de Surville), au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne et de la Ligue pour la protection des oiseaux. En parallèle de ses études, entre 1993 et 1997, elle est écrivain public à la prison de la Santé avec le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi) et multiplie les petits boulots (standardiste, télémarketing). En 1999, elle est chargée de mission au Festival international de la ville. En 2001, elle intègre le groupe Resideo, spécialisé dans logement social, où elle sera déléguée générale jusqu’en décembre 2009. La même année, elle adhère au parti Les Verts devenu Europe Ecologie-Les Verts, où elle devient déléguée au collège exécutif en janvier 2003, porte-parole nationale en janvier 2005 et secrétaire nationale en novembre 2006. En 2004, elle a été conseillère municipale de Villeneuve-Saint-Georges, puis adjointe au maire à partir de 2008, avant de démissionner de ce mandat en mars 2011. Lors des législatives de 2007, elle est la candidate des Verts dans le Val-de-Marne et recueille 3,55% des voix. A partir de l’automne 2007, elle organise, avec Daniel Cohn-Bendit, Jean-Paul Besset et Noël Mamère, un rassemblement baptisé Europe Ecologie, réunissant Les Verts, la Fédération régions et peuples solidaires et des membres de la société civile. Cette initiative est un succès avec un score d’Europe Ecologie de 16,28% aux Européennes de 2009. Cette stratégie est renouvelée en 2010, pour les Régionales, où Cécile Duflot prend la tête de liste en Ile-de-France. Au second tour, Cécile Duflot est élue conseillère régionale sur une liste fusionnée avec celles de Jean-Paul Huchon et de Pierre Laurent. Elle est élue présidente du groupe écologiste au Conseil régional. Ensuite, elle met en œuvre la fusion d’Europe Ecologie et des Verts, ce qui sera concrétisé en novembre 2010 avec la création d’Europe Ecologie-Les Verts dont elle devient la secrétaire nationale. En mai 2011, la motion qu’elle conduit obtient 50,25 % des suffrages des militants d’EELV, contre 26,55 % pour la motion conduite par Dany Cohn-Bendit, ce qui lui permet d’être reconduite à la tête d’EELV. Elle est nommée le 16 mai 2012 ministre de l’Egalité des  Territoires et du Logement dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Le 17 juin, elle est élue députée de la 6e circonscription de Paris. Lors du Conseil fédéral d’EELV des 23 et 24 juin, Cécile Duflot quitte ses fonctions de secrétaire nationale du parti. Le 31 mars 2014, elle décide de ne pas faire partie du gouvernement de Manuel Valls, après s’être vue proposer la place de numéro 2 du gouvernement. Le 13 octobre 2015, elle devient coprésidente du Groupe écologiste à l’Assemblée nationale. En décembre 2015, elle déclare : «Je tends la main à François Hollande. Qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation.» En octobre 2016, elle est éliminée dès le premier tour de la primaire écologiste, derrière Yannick Jadot et Michèle Rivasi. En juin 2017, Cécile Duflot a été éliminée dès le premier tour de l’élection législative avec seulement 14% des voix.

  • Apartés, avec Guy Sitbon, Les Petits matins, 2010.
  • De l’intérieur, voyage au pays de la désillusion, avec Cécile Amar, Fayard, 2014.
  • Le grand virage, Les Petits matins, 2015.

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