François Veillerette

Directeur et porte-parole de Générations Futures
Administrateur de Pesticide Action Network Europe
Administrateur de Justice Pesticides
Membre des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)
Parrain de la Fondation d’entreprise Ekibio

En à peine quelques années, François Veillerette a réussi à devenir la figure de proue du lobbying antipesticides en France, notamment avec son association Générations Futures, ce qui fait de lui l’interlocuteur privilégié des médias. D’autant plus qu’il leur fournit régulièrement des «enquêtes» alarmistes sur les pesticides, bien que celles-ci ne soient pas représentatives de l’exposition moyenne aux pesticides. François Veillerette est aussi devenu incontournable dans toutes les négociations officielles concernant les pesticides. Cette réussite, il la doit à sa capacité à s’appuyer sur des réseaux d’associations Greenpeace, HEAL, PAN Europe, Agir pour l’environnement, etc. Mais surtout grâce à une communication principalement basée sur des annonces alarmistes à propos des supposés dangers sanitaires des pesticides, notamment dans les produits alimentaires.
Souvent présenté comme «expert», François Veillerette n’a en fait aucune formation scientifique ou agronomique. Il adopte cependant un discours technique pour être crédible et paraître sérieux, en évitant toute approche idéologique. La façon dont il commente les chiffres ou les études sur les pesticides est sujette à caution. Il insiste par exemple sur le fait que «chaque année, la France utilise pas moins de 76.000 tonnes de pesticides dont 90% concernent l’agriculture », tout en expliquant par ailleurs qu’«une simple réduction du volume de pesticides utilisé n’est pas un bon indicateur car il ne correspond pas forcément à une diminution du risque».
De même, tout en entretenant des liens étroits avec le lobby de l’industrie bio, il présente souvent l’agriculture biologique comme une alternative aux pesticides, sans mentionner que la bio utilise, elle aussi, des traitements phytosanitaires. Toutefois, quand un pesticide utilisé en bio comme le cuivre est menacé d’interdiction en mai 2018, François Veillerette n’hésite pas à prendre sa défense, arguant que «son interdiction mettrait un couperet à l’agriculture biologique», et cela malgré le fait que le cuivre apparaisse dans la liste TDEX des perturbateurs endocriniens potentiels.
De manière plus générale, François Veillerette peut adopter une posture  pragmatique, affirmant qu’«on sait très bien qu’on n’arrivera pas à les supprimer demain, ni même après-demain». Cela n’empêche pas qu’il s’inscrit dans une idéologie écologiste radicale, même s’il évite de trop l’exposer. Il milite ainsi pour la suppression totale de tous les pesticides de synthèse, une exigence qu’il qualifie de «radicale mais nécessaire», et pour une agriculture 100% bio. Pour résumer sa pensée, il cite volontiers René Dumont qui a déclaré : «Une croissance indéfinie est impossible, nous n’avons qu’une seule Terre; mais une civilisation du bonheur est possible. Les solutions existent, mais l’opinion les ignore car les structures actuelles et les détenteurs du pouvoir économique et politique s’y opposent.» Il se revendique aussi de la pensée de l’écologiste conservateur Teddy Goldsmith. François Veillerette cite notamment Le défi du vingt et unième siècle, de Goldsmith, comme son livre de référence. François Veillerette témoigne que la lecture des livres de Teddy Goldsmith «allait bien sûr m’ouvrir à une façon de concevoir la problématique écologique qui devait façonner ma vision du monde. Je leur dois une bonne part de mes connaissances et convictions présentes sur la nécessité d’une relocalisation de l’économie dans un monde basé sur des communautés.»
Depuis quelques années, François Veillerette a décidé de ne plus se limiter à la lutte contre les pesticides. C’est ainsi qu’il a contribué à la création du Réseau Environnement Santé, afin aborder la question de la santé environnementale sous tous ses aspects, et qu’il s’est engagé politiquement auprès d’Europe Ecologie-Les Verts, ce qui lui a permis de devenir conseiller régional de Picardie entre 2010 et 2015. Enfin, tout en restant en pointe sur les pesticides, il s’est engagé ponctuellement sur la problématique des gaz de schiste ou sur la «ferme-usine des 1000 vaches».
Entre 2009 et 2015, en plus de ses activité militantes et de la vice-présidence de la Région Picardie chargé de l’environnement, il a cumulé une activité professionnelle de conseiller en environnement qui lui a rapporté, selon sa déclaration d’intérêts, 132.625 euros entre janvier 2010 et avril 2014.

Né le 9 mai 1960, il a suivi une formation d’enseignant spécialisé, après une formation de professeur des écoles et une année d’exercice d’assistant de langue en Angleterre. A partir de 1982, il devient enseignant titulaire dans l’enseignement spécialisé. Il sera jusqu’en 2010 responsable de service dans un établissement régional d’enseignement adapté (EREA) à Crèvecoeur-le-Grand, en Picardie.
Sa rencontre avec Georges Toutain, agronome de l’Inra à la retraite et conseiller régional écologiste indépendant dans les années 1990-1992, semble décisive pour son engagement, puisqu’il cofondera avec lui le MDRGF en 1996, dont il devient ensuite le président. Au même moment, François Veillerette milite pour Greenpeace et participe notamment à une manifestation en mars 2000 pour le passage d’un convoi de transport nucléaire. En 2001, il devient membre de l’assemblée statutaire de Greenpeace, avant d’en devenir le président du conseil d’administration de 2002 à 2005, et vice-président en 2009. François Veillerette décide aussi de faire de MDRGF (rebaptisé par la suite Générations Futures) une association nationale principalement axée sur la lutte contre les pesticides. Pour cela, il s’appuie sur des réseaux internationaux spécialisés dans ce domaine, comme Pesticide Action Network Europe (dont il est administrateur depuis avril 2003) et l’International POPs Elimination Network (IPEN).
En août 2001, ses commentaires alarmistes sur la présence de résidus de pesticides sur les fruits et les légumes en France sont repris dans les médias français. En 2002, il écrit son premier livre, Pesticides : le piège se referme, avec l’aide de responsables de PAN Europe. Teddy Goldsmith, fondateur de The Ecologist, qu’il rencontre à l’époque, l’aide également dans cette démarche. Suite à la publication de son livre, il est contacté par le professeur Dominique Belpomme, président de l’ARTAC, avec qui il entamera une étroite collaboration jusqu’en 2004. Il crée en 2004 un collectif d’associations contre les pesticides, l’ACAP (Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides). Début 2005, il participe, avec Philippe Desbrosses et Maria Pelletier, à la création d’Objectif Bio 2007, un collectif d’associations qui exige une agriculture 100% bio. En décembre 2005, il est convoqué, en tant que responsable de Greenpeace, par la DST pour être entendu sur la diffusion via Internet d’informations concernant un transport de plutonium de la Cogema en 2003. En 2006, il a participé au Collectif Ortie et Cie. En 2007, il co-écrit avec Fabrice Nicolino le livre Pesticides : un scandale français, qui sera vendu à plus de 20.000 exemplaires. François Veillerette collabore à L’Ecologiste, en coordonnant le dossier «Un monde sans pesticides» en décembre-mars 2007, et participe aussi régulièrement aux Entretiens de Millançay organisés par Philippe Desbrosses. Il a été très actif au sein du Grenelle de l’environnement, dans le groupe «santé-environnement» et dans le groupe «agriculture». Il fait partie depuis novembre 2007 du comité d’orientation du plan de réduction de l’usage des pesticides mis en place par le ministère de l’Agriculture. Fin 2008, il a de nouveau rejoint le conseil d’administration de Greenpeace en tant que vice-président, poste qu’il quittera rapidement pour se présenter aux élections régionales de 2010. En 2009, il lance, avec André Cicolella, le Réseau Environnement Santé. En avril 2009, il se met à son compte sous la forme juridique «Affaire personnelle profession libérale», en tant que «conseiller en environnement».
En 2010, il est élu Conseiller régional Europe Ecologie en Picardie et devient vice-président de la Région chargé de l’environnement, de l’alimentation et de la santé. Il cède sa place de président de Générations Futures à Maria Pelletier, tout en restant porte-parole de l’association. Il quitte aussi son poste de coordinateur vie scolaire dans l’Etablissement Régional d’Education Adapté (EREA). Il a aussi été très impliqué dans la mise en place du Comité de Soutien des élus à l’Abeille et à l’apiculture. En septembre 2010, il est nommé représentant suppléant de l’Association des régions de France au comité économique, éthique et social du Haut Conseil des biotechnologies. Depuis 2010, il devient l’un des fers de lance de la campagne contre les gaz de schiste. De 2011 à 2015, il est administrateur puis vice-président d’Atmo Picardie, une association qui assure la surveillance de la qualité de l’air en Picardie. En 2012, il s’engage contre le projet de «ferme des 1000 vaches» de Drucat, dans la Somme.
En 2014, il se présente aux élections européennes, deuxième sur la liste EELV dans l’euro-région nord derrière Karima Delli, mais il n’est finalement pas élu. Pour les élections régionales de 2015, le score médiocre de la liste EELV dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ne permet pas à François Veillerette d’être réélu. Après cet échec, il devient salarié à temps plein de Générations Futures au poste de directeur. En septembre 2016, il apporte son parrainage à Yannick Jadot pour que ce dernier puisse participer à la primaire écologiste en vue de la présidentielle de 2017. En janvier 2017, il devient administrateur de Justice Pesticides, une association présidée par Corinne Lepage et animée par Arnaud Apoteker. En mars 2017, il arrête son activité indépendante de consultant en environnement. En mai 2017, François Veillerette s’oppose à l’interdiction du cuivre utilisé comme pesticide bio, arguant que «son interdiction mettrait un couperet à l’agriculture biologique». En septembre 2018, il lance avec son ami Fabrice Nicolino l’appel «Nous voulons des coquelicots» demandant l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. En mai 2019, François Veillerette et Générations Futures déposent plainte au TGI de Paris suite «au fichage dont ils font l’objet dans le cadre des “fichiers Monsanto” révélés par France 2 et le Monde». En octobre 2019, il écrit une tribune dans laquelle il affirme que l’agribashing serait «une fable qui freine l’indispensable évolution de l’agriculture» et dénonce un «agribashing fantasmé» qui «pourrait menacer la liberté d’expression et d’information». En septembre 2020, il fait partie de 150 personnalités issues de toutes les composantes de la gauche, y compris la France insoumise, qui s’engagent «dans la création d’un mouvement citoyen, de la gauche et de l’écologie, unitaire», baptisé «Nous les Hauts-de-France», censé porter «les espoirs d’une reconstruction environnementale et sociale aux élections régionales de 2021 et permettra le dépassement des rivalités de personnes».

  • Pesticides : le piège se referme, Terre Vivant, 2002.
  • Pesticides : un scandale français, co-écrit avec Fabrice Nicolino, Fayard, 2007.
  • Le vrai scandale des gaz de schiste, co-écrit avec Marine Jobert, Les liens qui libèrent, 2011.
  • Perturbateurs endocriniens : la menace invisible, co-écrit avec Marine Jobert, Buchet-Chastel, 2015.
  • Nous voulons des coquelicots, co-écrit avec Fabrice Nicolino, LLL, 2018.

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